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08/02/22

Est-ce que j’ai perdu aujourd’hui ? Je ne sais pas, je n’avais rien à gagner, on ne peut jamais gagner d’avoir traversé des expériences comme celles-ci, on ne peut que perdre ou perdre. Je n’ai jamais fait suffisamment confiance à ce système pour attendre quoi que ce soit de lui, et de toute façon je n’ai jamais pensé que les possibilités que m’offrait ce système – punir – auraient pu m’apporter quoi que ce soit de bon. Je suis juste sonné, abattu même, qu’un ou une juge ait pu remettre en question mon récit.

Je me souviens comment Primo Levi racontait – à un autre niveau de violence évidemment – que les rescapés des camps, même très éloignés, même sans s’être jamais parlé, racontaient la même chose : souvent, la nuit, ils rêvaient qu’ils racontaient ce qu’ils avaient vu et vécu, mais la personne à qui ils ou elles s’adressaient ne les écoutaient pas. De ce cauchemar naissait une douleur immense, indescriptible pour les rescapés. Quelqu’un qui ne l’a pas vécu, je crois, ne pourra jamais comprendre cette douleur innommable. Cette douleur que d’autres ont vécu, que d’autres, dans ce système pervers de persécution des victimes, continueront de vivre.

Edouard Louis

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07/02/22

Accusé par le romancier Édouard Louis de l’avoir agressé sexuellement en décembre 2012, Riadh B., également surnommé Reda, a été relaxé par la cour d’appel de Paris.

Cet Algérien de 36 ans avait le 22 novembre, à son procès en appel, de nouveau contesté toute violence à l’égard de l’écrivain aujourd’hui âgé de 29 ans, absent à l’audience comme lors du premier procès. Le soir du 25 décembre 2012, Édouard Louis, qui s’appelait alors Eddy Bellegueule et n’était pas encore un auteur célèbre, avait déposé une plainte pour viol sous la menace d’une arme et vols aggravés.

Le Point

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