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11/02/17

 

Lors d’un échange privé, transmis à la justice, un écrivain a affirmé qu’Edouard Louis lui avait confié avoir menti sur son agression. Puis il s’est rétracté.

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L’enquête judiciaire aurait pu s’arrêter là. Edouard Louis, écrivain rendu célèbre par le succès de son premier roman «En Finir avec Eddy Bellegueule», avait déposé plainte pour viol, un matin de décembre 2012. Plus de quatre ans après, «Reda», son agresseur présumé, était arrêté.

Au même moment paraissait le deuxième roman de l’écrivain, «Histoire de la Violence», récit littéraire de cette agression: un soir de 2012, Edouard Louis a rencontré Reda dans la rue ; il l’a invité chez lui, où ils ont fait l’amour ; au matin, Edouard Louis a constaté que Reda avait volé son téléphone et sa tablette ; c’est alors que Reda l’aurait étranglé et violé.

Les deux hommes ont ensuite donné à la justice des versions différentes de cette nuit-là. Edouard Louis, qui assure que son roman respecte scrupuleusement la vérité, a maintenu son accusation. Reda a nié, farouchement et de façon constante. Après onze mois de prison, et une remise en liberté, nous avons pu le rencontrer en décembre dernier: il n’a cessé de clamer son innocence.

“Il m’a dit que c’était inventé”

Un nouvel élément, versé au dossier judiciaire juste après notre rencontre avec Reda, vient jeter un nouveau trouble dans cette enquête. D’après nos informations, l’écrivain Julien C., une connaissance d’Edouard Louis, a confié à l’un de ses amis au cours d’une conversation privée sur Facebook que l’écrivain avait «inventé» son agression.

Cette conversation, qui est aujourd’hui entre les mains de la juge d’instruction, se déroule très précisément dans la nuit du 13 au 14 décembre. Après avoir lu l’article paru dans «l’Obs», Julien C. écrit à un éditeur qu’il connaît:

Peu après l’arrestation de Reda, j’ai conseillé (vivement) à Edouard de retirer sa plainte, et/ou de revenir publiquement sur ses accusations… faute de quoi, cette affaire lui reviendrait tôt ou tard en pleine face. (…) Je l’ai prévenu que seul un salaud intégral pourrait survivre durablement après avoir fait emprisonner un innocent (…).

Puis il affirme :

Il m’a dit que c’était inventé… mais qu’il serait aussi discrédité en l’avouant après avoir dit partout que c’était ‘’vrai’’.

Puis:

Il m’a tout avoué dès les premiers instants de notre conversation téléphonique !

Le destinataire de ces messages est tombé des nues. Il s’appelle Christophe Lucquin. A la tête d’une maison d’édition, familier du milieu littéraire, il connaît les protagonistes du dossier, sans en être un intime.

(…) L’Obs

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