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Alors que la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris doit examiner, début janvier 2022, les demandes d’extradition de dix anciens militants italiens d’ultragauche accusés de terrorisme pendant les « années de plomb », l’écrivain Erri De Luca, lui-même ancien de Lotta continua, dénonce, dans une tribune au « Monde », un acharnement judiciaire.

[Dix anciens militants italiens de l’ultragauche, qui vivaient en France depuis des décennies après avoir fui la Péninsule alors qu’ils étaient accusés d’avoir directement ou indirectement participé à des attentats meurtriers, ont été interpellés à l’aube du 28 avril à la demande des autorités italiennes. Ils vivaient sur le territoire français en toute légalité, bénéficiaires comme 300 ou 400 de leurs anciens camarades de ce que l’on appela la « doctrine Mitterrand », protégés de l’extradition en échange d’une renonciation à toute violence politique et de l’abandon de la clandestinité, ce qu’ils ont respecté. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris va examiner, le 5 janvier 2022, le dossier de Giorgio Pietrostefani, accusé d’être impliqué dans un meurtre commis en 1972 sur la seule foi des propos d’un repenti. Le 12 janvier ensuite, elle se penchera sur les neuf autres militants, avant de donner son avis sur les demandes d’extradition.]

Tribune. Il s’agit d’une poignée d’Italiens, français de cœur depuis plus de la moitié d’une vie, qui défendent leur cause auprès de la magistrature française. Ils ont été accueillis en France dans le lointain XXsiècle à la condition de dire un adieu définitif aux armes. Ils l’ont respectée. Ce ne sont pas des clandestins, ils ont une résidence légale. Ils ont été accueillis par le président Mitterrand car il existait une loi spéciale en Italie selon laquelle la seule déclaration d’un délateur, appelé collaborateur de justice, suffisait pour être arrêté et soumis à une détention préventive pouvant aller jusqu’à cinq ans, sans procès. Aucune preuve de ces dénonciations n’était requise. En outre, on était condamné pour délit d’appartenance à un groupe armé, sans entrer dans les responsabilités individuelles. Une personne qui avait hébergé un fugitif partageait la même responsabilité. J’arrête par manque de place.

(…) Le Monde

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