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Ses politiques comprennent l’allongement de la période d’attente des immigrants pour obtenir la résidence permanente, qui passe de trois à sept ans, et la fin de l’obligation pour les écoles d’enseigner dans la langue maternelle des élèves. Pour renforcer la danoïcité, il a introduit des “modèles” de culture, d’histoire et de démocratie dans les programmes scolaires. Sans ces mesures, “la situation aurait été vraiment catastrophique”, déclare Peter Skaarup, chef de file parlementaire du df.

En Suède, ces sentiments se répandent ; au Danemark, ils font désormais partie de la sagesse populaire. “L’État-providence social-démocrate ne peut survivre que si nous maîtrisons l’immigration”, déclare M. Tesfaye, dont le père était un réfugié éthiopien. Le Danemark est peut-être le deuxième pays le plus heureux du monde, selon une étude récente, mais son bonheur est fragile.

La défense danoise de son État-providence est impitoyable et même raciste selon ses contempteurs. En octobre, le ministère des Finances, dans son rapport annuel sur la question, a estimé qu’en 2018, les immigrants des pays non occidentaux et leurs descendants ont drainé des finances publiques un montant net de 31 milliards de couronnes (4,9 milliards de dollars), soit environ 1,4 % du pib. Les immigrés des pays occidentaux, en revanche, ont apporté une contribution nette de 7 milliards de couronnes (voir graphique). Selon Torben Tranaes, du Centre danois de recherche en sciences sociales, ce sont les données sur les effets fiscaux de l’immigration qui ont “changé le point de vue des sociaux-démocrates”.

Les musulmans sont au cœur du problème. Cette année, c’était la première fois que le ministère faisait un rapport distinct sur les contributions des personnes originaires de 24 pays musulmans. Ils représentent 50 % des non-occidentaux, mais 77 % de la ponction. À cette inquiétude s’ajoute la crainte que les musulmans apportent des notions sur la démocratie et le rôle des femmes que les Danois trouvent menaçantes. Les musulmans sont les bienvenus, déclare M. Tesfaye, mais “nous ne pouvons pas couper la poire en deux. Il n’y a pas une moitié de charia et une moitié de constitution danoise”.

Pour des oreilles musulmanes, cela ressemble à un parti pris. Une loi adoptée en 2018, visant les musulmans conservateurs, oblige les nouveaux citoyens à serrer la main d’un fonctionnaire municipal lors des cérémonies de naturalisation. Les politiciens “vous font sentir que vous devez ne pas célébrer le Ramadan ou l’Aïd ou quoi que ce soit”, explique Agob Yacoub, un réfugié syrien. D’autres groupes ne sont pas soumis à de telles pressions. Les immigrants chinois ne sont pas devenus culturellement danois mais sont néanmoins “extrêmement bien accueillis”, note M. Hedetoft. Le fait que les musulmans ponctionnent le Trésor public n’a probablement pas grand-chose à voir avec la religion. Plus de la moitié sont venus en tant que demandeurs d’asile ou par le biais du regroupement familial, contre 30 % des autres non-occidentaux.

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The Economist (Lien Archive pour avoir accès à l’intégralité en un clic)

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