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06/12/2021

Les prédictions statistiques, calculées par Gérard-François Dumont, président de l’Association pour la recherche et l’information démographiques et commentées par l’écrivain Jean Raspail, auteur du Camp des saints , un roman prédisant la submersion migratoire de l’Europe, annonçaient que, en 2015, «il y aura 46.200.000 nationaux français et 12.780.000 étrangers d’origine non européenne» en France soit 17 % de la population. Des chiffres qui se sont avérés hasardeux puisque, en 2015, nous étions à 6,2 millions d’immigrés (c’est-à-dire de personnes nées de nationalité étrangère à l’étranger) soit 9,3 % de la population (nous sommes aujourd’hui à 6,8 soit 10,2 %).

Cependant ce chiffre ne tient compte ni des clandestins ni des «descendants d’immigrés» que voulaient prendre en compte les projections du Figaro Magazine. De plus, à l’époque, on prévoyait qu’il y aurait seulement 54 millions de Français en 2015 pour 66,5 millions aujourd’hui, un chiffre sous-estimé en raison de la non-prédiction de l’allongement de l’espérance de vie. Un an après le lancement de SOS-Racisme et alors que la gauche tient le pouvoir culturel, cette une a fait violemment polémique. La ministre des Affaires sociales Georgina Dufoix affirme que le dossier «rappelle les théories les plus folles du nazisme» et qualifie de «mensongères» les statistiques utilisées. Bataille de chiffres et reductio ad hitlerum: les choses ont peu changé en trente-cinq ans.

À échéance de cette prophétie en 2015, les journaux de gauche (Le Nouvel Obs, Mediapart, Libération) se sont frotté les mains: la prédiction avait raté, nous étions tous toujours bien français, c’était bien la preuve que les oracles de malheur en matière migratoire avaient tous tort. La relecture de l’éditorial de Louis Pauwels dans Le Figaro Magazine fait songer par fragments aux discours contemporains sur le séparatisme. Il prédisait l’existence en 2015 «d’enclaves étrangères dans l’Hexagone», il imaginait, cette même année qui sera celle des attentats de Charlie et du Bataclan, «une France réduite à un espace géographique où le paysage humain a radicalement changé, non pas multiracial mais multiraciste, non pas multiculturel, mais où s’entredétruisent les cultures».

Le Figaro

02/05/2021

MAJ : Corrections de Jean Raspail

P. 9 du document ci-dessous en pdf, Jean Raspail corrige les chiffres proposés dans le dossier, et les recalibre en retirant 1 million d’immigrés déjà comptés comme Français dans les chiffres de l’INSEE, les attribue aux immigrés, puis ajoute à ceux-ci une estimation de 100 000 arrivées par an, au lieu de 60 000 dans le dossier.

Il arrive à une estimation de 12,8 millions d’immigrés en 2015, pour 46 millions Français de souche, soit 21,7% de la population habitant en France.

A noter que la population prévue en 2015, 54 M d’habitants, est largement en-dessous du réalisé (66,5 M) en partie à cause de l’allongement de l’espérance de vie et d’une sous-estimation de la population française en 1985 (54 M pour l’INSEE à l’époque, 56,6 M pour la Banque Mondiale en 2020).


Dossier complet sur l’immigration du Figaro Magazine du 26 octobre 1985, proposé par Jean Raspail : « Serons-nous encore Français dans 30 ans ? »

La couverture avec la Marianne voilée avait, à l’époque, fait polémique.

Extraits :

« Nous avons retenu un taux moyen de fécondité de 4,69, ainsi qu’un solde migratoire raisonnable de 59 000 immigrés ENE (étrangers non européens) supplémentaires par an. »

« Les naissances ENE formeront en 2015 plus du tiers des naissances totales en France. (218 000 contre 373 000 pour les Français.) »

« En 2015, si rien n’est venu d’ici là inverser le cours des choses, la France n’est plus une nation au sens où l’entend Renan (“le souvenir des grandes choses que nous avons faites ensemble…” ). Elle ne mérite plus ce nom, elle n’est qu’un espace géographique. »

« Des enclaves étrangères dans l’Hexagone » (en 2015)

« Des centaines d’enclaves au sein du territoire français échapperont à la loi commune (…), il y aura des transferts de mentalité, les Français de souche se trouvant eux-mêmes immigrés dans certaines régions de leur propre pays. »

« Il était de bon ton, naguère, de rire de “nos ancêtres les Gaulois” imposés aux petits Algériens ou aux petits Africains. Là, on ne rira même plus. Les Gaulois peuvent être balayés et avec eux tout ce qui reste de nos valeurs culturelles traditionnellement enseignées. En réalité, là comme ailleurs, une ségrégation de fait s’instaurera. »

Le-Figaro-Magazine-26.10.1985

Merci à Emmanuel.

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