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Récemment accueilli dans le Petit Robert, le pronom « iel » n’est pas celui que vous croyez. Ce mot a un défaut de construction et de déconstruction. La preuve par Derrida.

Jacques Derrida repose en paix à Ris-Orangis depuis 2004, mais toute son œuvre nous dit que le mot iel, loin d’être un mot émancipateur, est un mot réactionnaire et discriminatoire, d’origine patriarcale. Pronom personnel neutre né de l’écriture inclusive, iel est une condensation de il et elle. Ce néologisme permettrait, par exemple, de désigner une personne qui ne se définit ni comme une femme, ni comme un homme, ni comme un il ni comme un elle. Prônons ce pronom, nous disent des personnes que nous aimons, tandis que le Petit Robert prévoit de l’inclure dans sa nouvelle édition, comme une crème anti-rides.

Or, ce mot a un défaut de construction et de déconstruction. Derrida l’a maintes fois écrit, disséminé : la déconstruction, entre autres mouvements, se doit de renverser, d’inverser les hiérarchies (« Déconstruire l’opposition, c’est d’abord, renverser la hiérarchie »).La suite après la publicité

Première malfaçon de iel, ce mot commence mâle. Il débute par le i de il. Comme Adam précède Eve, le i de il précède le initial de elle, ravalé encore une fois au deuxième rang. Comme si, née d’une côte de ilelle devait naturellement lui céder la préséance. Dans le mot iel résonnent et perdurent la hiérarchie traditionnelle et la violence symbolique du privilège masculin.

‘(…) Fabrice Pliskin L’Obs

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