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S’il est un électorat déboussolé à cinq mois de l’élection présidentielle, c’est bien celui de la gauche. Pour en rendre compte, le sondage Odoxa-Saegus-« l’Obs«  réalisé du 5 au 8 novembre propose un éclairage spécifique sur tous les répondants qui ont voté à gauche lors d’un premier tour d’élection présidentielle depuis 1995. Il en ressort que le «peuple de gauche» ne se reconnaît que minoritairement dans l’offre politique qui lui est destinée. Une rupture sociologique qui profite d’abord à Emmanuel Macron.

Selon ce critère inclusif, il apparaît que le fameux « peuple de gauche » invoqué par tous les candidats progressistes existe bel et bien : depuis 1995 en effet, 49% des Français ont déjà voté pour un candidat de gauche au premier tour de l’élection présidentielle. Un chiffre à rapprocher des 26,5% d’intentions de vote attribués aux sept candidats de gauche alignées dans l’actuelle campagne présidentielle. […]

Parmi les électeurs qui ont voté au moins une fois pour une candidat de gauche à l’élection présidentielle depuis 1995, seulement 32% se déclarent prêts à voter aujourd’hui pour un candidat de gauche,40% se destinent à voter pour un autre candidat qu’un candidat de gauche et 28% disent vouloir s’abstenir.

Un autre candidat, mais lequel ? C’est Emmanuel Macron qui capterait le plus grand nombre de ces anciens électeurs de gauche avec 24% des intentions de vote dans cette population spécifique. Mais il n’est pas le seul : il est à noter que deux candidats de la droite de la droite, Eric Zemmour et Marine le Pen, recueilleraient à eux deux 20% des votes de ces électeurs votant autrefois à gauche.

« C’est auprès de ce qui était autrefois le cœur électoral de la gauche – les « cols bleus », les “travailleurs” – que l’effondrement est le plus impressionnant : les salariés du secteur privé, et, parmi eux, plus particulièrement les ouvriers, les hommes et les 50-64 ans » , décrypte Gaël Sliman, président de l’institut Odoxa. […] « Ces électeurs ont pour point commun de privilégier les questions économiques et sociales aux enjeux de société, observe Gaël Sliman. Or, à l’heure où les candidats actuels de la gauche semblent parfois tentés par les modes du wokisme, du féminisme radical ou de l’indigénisme, il est probable qu’elles se sentent un peu abandonnés, voire ostracisés ».

L’Obs

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