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[…] Si ce compte-rendu tombé entre nos mains reflète fidèlement les propos tenus ce jour-là, on comprend mieux pour quelles raisons notre confrère du Monde Rémi Dupré s’est vu refuser l’accès à sa version française – sa demande de communication des archives de l’Elysée s’étant cassée les dents sur l’incontournable Confidentiel défense, qui lui a alors été opposé. 

Un déjeuner… renversant

Que dit-il ce document qui porte les signatures du président de la République et de l’émir, si sensible que sa lecture (sa copie française) ne saurait être autorisée quand un journaliste soucieux de faire son travail en demande lecture ? Selon la traduction réalisée à la demande de Blast, le déjeuner du 20 octobre 2011 aurait aussi porté sur le renversement du colonel Kadhafi ! Mais la discussion n’en serait pas restée à de simples considérations de repas : Nicolas Sarkozy aurait en effet accepté d’organiser l’opération destinée à sceller par les armes la fin du dictateur libyen. Et les pièces rendues publiques par Blast vont plus loin, encore : en contrepartie, c’est ce qu’indique le procès verbal, l’émir aurait promis de financer le coût de la guerre ! Un montant est d’ailleurs évoqué dans le compte-rendu qui nous a été remis – 300 millions d’euros. Coïncidence, cette somme correspond aux dépenses engagées par la France en Libye au cours de l’opération Harmattan, selon l’estimation qui en a été faite fin octobre 2011 par Gérard Longuet, alors ministre de la Défense. 

[…] « Le but n’était pas de mettre la main sur le gaz libyen mais de déstabiliser un concurrent potentiel, comme le Qatar cherche d’ailleurs à le faire actuellement avec l’Algérie », précise à Blast une autre source, proche celle-là de la famille Kadhafi. 

Finalement, le déclenchement des manifestations à Benghazi le 17 février 2011, après l’arrestation d’un avocat des droits de l’homme, va faciliter la mise en œuvre du plan qui, selon notre document, aurait été élaboré antérieurement lors du déjeuner de l’Elysée. Dès lors, tout s’enchaîne : la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera assure la couverture, orchestrant une manipulation médiatique de grande ampleur en annonçant des massacres dont l’armée se serait rendue coupable contre la population civile ; ces informations non vérifiées, qui préparent l’opinion publique, sont relayées fidèlement par Bernard-Henri Lévy, autoproclamé porte-parole des insurgés ; le terrain préparé, débordant largement le mandat donné par l’ONU, la France entre alors dans la partie en entraînant et armant des milices islamistes, pour leur permettre de prendre le pouvoir… 

[…]

L’intégralité disponible gratuitement sur Blast, le média créé par Denis Robert

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