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Depuis des décennies, une transition sourde traverse notre pays. Il ne s’agit pas, bien sûr, du fantasme nocif et pernicieux du grand remplacement. Toutes les statistiques ont démontré sa fausseté, sa dangerosité… sa bêtise. Cette transition, c’est la ghettoïsation ethnique de nos quartiers populaires, que raconte avec sensibilité et précision, un livre paru aux éditions Fayard, la semaine dernière… Il s’intitule Et les blancs sont partis. Il est signé par le journaliste Arthur Frayer-Laleix, et entreprend un reportage au cœur du réel, au cœur de la fracture ethnique de la France. Alors à son auteur, j’ai demandé : pourquoi des blancs sont partis ? Il donne une première raison.

En miroir, beaucoup de blancs sont partis des quartiers populaires, parce qu’ils ne se reconnaissaient pas dans le mode de vie des populations immigrées. Ainsi, Madeleine, une habitante du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie, raconte : “Pensez donc ! Tout est halal, là-bas. C’est rien de ce que je mange. Et puis il y a les jeunes qui y traînent devant toute la journée”. À la lecture du livre, on se dit donc ; “remplacement, non. Il s’agit d’abord d’un grand évitement entre des personnes parquées et d’autres, qui se sentent parfois fragilisées”.

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France Culture

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