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Dans de nombreux quartiers, les jeunes sont victimes d’une nouvelle arme sur-utilisée par les agents de police : les amendes. Parfois lancées sans même avoir rencontré les jeunes. Un phénomène à l’origine du surendettement de nombreuses familles. Pour se prémunir de ce fléau, à Belleville (Paris), des mamans veillent et sortent dans la rue jusque tard pour protéger leurs enfants : « On est derrière nos enfants la journée, et là avec les Brigades tous les soirs on est dehors pour empêcher nos enfants de faire n’importe quoi. Je veux que l’Etat sache que ce n’est pas parce qu’on n’éduque pas nos enfants. Mais l’Etat ne nous aide pas», affirme déterminée Mme Wakkeh, l’une des mères de la Brigade des mamans. Créée il y a deux ans dans le quartier  de Belleville à Paris, le groupe de mères de familles fait des maraudes plusieurs soirs par semaine dans le quartier pour surveiller les enfants, et inciter les plus jeunes à rentrer.

Depuis la première période de confinement, les amendes que recevaient déjà auparavant leurs enfants se sont multipliées. Des motifs qui varient entre le « tapage », le « non-respect du couvre-feu » au moment où il était effectif, le « non port du masque » lorsqu’il était obligatoire, « consommation d’alcool sur la voie publique », ou « jets d’ordures »Des amendes souvent automatisées, parfois prononcées par les agents de police sans même avoir croisé les jeunes.

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 J’ai envie de dire à toutes les mamans qu’on a bien élevé nos enfants, et ils sont peut-être nés au mauvais endroit. 

Ce jour-là, la table ronde située en haut du parc de Belleville a lieu un jour emblématique pour la lutte contre les violences policières et le racisme d’Etat, le 17 octobre 2021

De 18 heures jusqu’au matin, aucune maman ne dort. Ne dormez pas mesdames ! Veillons sur nos enfants !

Lance l’une mère du collectif Les mamans de Couronnes et d’ailleurs. Organisées initialement pour lutter contre les rixes entre jeunes, elles ont rejoint l’appel de La Brigade des mamans car elles sont elles aussi touchées par les amendes abusives.

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Lanna Hollo, représentante en France de Open Society Justice Initiative, invitée pour l’évènement, a elle aussi constaté un glissement du « contrôle discriminatoire à l’amende discriminatoire ». Omer Mas Capitolin, président de la Maison Communautaire pour un développement solidaire (MCDS) est aussi présent pour annoncer le lancement d’une permanence spécialisée dans les réclamations d’amendes : « Les jeunes reçoivent tellement d’amendes que l’on n’a besoin de bénévoles en plus pour trier toutes les amendes et les contester. » Une initiative conjointement menée avec la perm’ Belleville qui assure un accès aux démarches administratives et juridiques, à du soutien scolaire, représentée par l’avocate Alice Achache.

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