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Frappés par l’exode rural, des villages ont décidé d’accueillir des exilés. Leur intégration ne s’est pas faite sans débats et sans difficultés, mais ces initiatives, à rebours des crispations identitaires, ont permis de redynamiser la vie locale. «Libération» s’est rendu dans quatre d’entre eux.

Ce sont des villages ruraux auxquels il était prédit un inexorable déclin. Ces cinquante dernières années, les jeunes sont partis étudier à la ville et n’en sont pas revenus. Restent leurs parents ou grands-parents, têtes grisonnantes et hanches qui se font la malle, et que ce vide attriste. Ils récitent avec nostalgie le nom des commerçants qui ont mis la clef sous la porte : M. Bouillet, le boulanger, Mme Petit, la coiffeuse, M. et Mme Loton, les charcutiers. Ils s’inquiètent : quand les anciens mourront, qui pour prendre leur place ?

Cette question, les maires de Luzy (2 000 habitants, Nièvre), Ferrette (800 habitants, Haut-Rhin), Notre-Dame-de-l’Osier (500 habitants, Isère) et Pessat-Villeneuve (650 habitants, Puy-de-Dôme) ont été forcés de se la poser. Au gré des départs et des décès, du foncier s’est libéré et il a fallu agir vite, au risque de voir les bâtiments se décrépir. A Pessat-Villeneuve, l’imposant château du XVIIe siècle et les locaux d’un centre de vacances Air France tout près de l’église ont été mis en vente en 2015. L’édile propose au conseil municipal de les racheter. «Dans le même temps, j’ai vu sur les réseaux sociaux la photo du petit Aylan, l’enfant syrien mort sur une plage. C’était violent, ça m’a frappé comme un coup de poing au foie, ce fut un véritable déclencheur», se souvient Gérard Dubois (DVG). […]

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