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Les autorités françaises ont annoncé, mardi 28 septembre, une réduction drastique du nombre de visas à délivrer aux citoyens algériens, marocains et tunisiens. En interne, on soupçonne le président français Emmanuel Macron d’avoir cédé à la pression de l’extrême-droite sur la question, en tout cas d’avoir agi par calcul en prévision de l’élection présidentielle du printemps prochain. Mais il est indéniable que ce qui se passe sur les côtes espagnoles n’est pas totalement étranger à la décision des autorités françaises, qui n’ignorent pas qu’une partie au moins de ceux qui débarquent en Espagne poursuivront leur chemin vers l’Hexagone.

En Algérie, presque aucune catégorie ni frange de la population n’est désormais épargnée par le phénomène qui n’est plus le dernier recours de ceux qui n’ont rien à perdre.

La traversée coûte très cher. Le prix de la place atteint jusqu’à 900.000 dinars (près de 5000 euros), suivant le type d’embarcation et son état, et ce ne sont pas les plus défavorisés qui peuvent thésauriser une telle somme.  Parmi ceux qui partent, beaucoup sont porteurs de diplômes ou de savoir-faire dans des métiers très demandés en Espagne, en France et dans le reste de l’Europe, comme la coiffure ou la plomberie.

Outre ces traversées périlleuses, des milliers d’Algériens quittent le pays chaque année légalement vers la France, le Canada et d’autres destinations. Les statistiques d’avant la crise sanitaire faisaient état de la présence en France de 15.000 médecins formés en Algérie. Au Canada, les Algériens seraient au nombre de 110.000, pour la plupart diplômés.

Au moment où des milliers de ses citoyens la quittent, parfois au péril de leur vie, l’Algérie voit, paradoxalement, des ressortissants d’autres pays arriver, également en grand nombre.

En tête, les migrants des pays subsahariens qui sont de nouveau très visibles dans les villes du nord, particulièrement à Alger. Si pour beaucoup, l’Algérie est un tremplin sur le chemin de l’Europe, certains en font leur destination finale et se font embaucher dans le bâtiment ou l’agriculture.

Le phénomène est un casse-tête pour l’Algérie. Malgré les reconduites régulières à la frontière, les flux en provenance du Niger et du Mali ne tarissent pas. Une partie des Syriens arrivés après le déclenchement de la guerre civile dans leur pays en 2011 est également toujours dans les villes algériennes. […]

TSA

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