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« Si on proteste, on est menacés de mort ! » : à Saint-Ouen, la guerre sans fin d’un immeuble gangrené par le trafic de drogue

Des données sensibles envoyées manuellement plutôt qu’automatiquement à la Sécurité sociale, une négligence dans leur suppression et une faille inconnue dans un logiciel ont permis à des pirates de s’emparer d’une foule de données personnelles.

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« Nos enfants, dès qu’ils atteignent 7 ou 8 ans, comprennent le danger, confie un père de famille, locataire depuis 2013. Ils entendent les bruits, la nuit, et sont terrorisés par ces “méchants” qui n’hésitent d’ailleurs pas à les enrôler : ça commence par “va me chercher une canette et garde la monnaie”. »

Les livreurs ne viennent plus ; des parents renoncent à inviter les amis de leurs enfants pour les fêtes d’anniversaire ; une assistante maternelle à domicile n’exerce pratiquement plus car ses clients ne veulent pas affronter, matin et soir, le regard des trafiquants. « On ne peut pas vivre normalement. Même le courrier n’a pas été distribué durant des semaines, les postiers ayant, un temps, exercé leur droit de retrait », raconte un autre habitant. « Si nous protestons, nous sommes injuriés voire menacés de mort par des mots dans les boîtes aux lettres », explique-t-il.

La sécurité des intervenants (chauffagiste, ascensoriste, personnel de nettoyage, etc.) est difficile à assurer. Comme ils sont susceptibles de découvrir, lors de leurs interventions, des caches de drogue ou d’armes – une kalachnikov avait été trouvée dans une cave –, ils ont pour consigne de les photographier et, dès qu’ils ont quitté les lieux, de prévenir le bailleur… Ce qu’ils ne font, en général, que deux ou trois jours plus tard, par peur des représailles.

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