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[…] À 52 ans, leur mère, caissière à l’Hyper U de Chantonnay, a été emportée d’un cancer de l’estomac fulgurant, diagnostiqué seulement début août.

Leur père était décédé du même mal il y a neuf ans, à l’âge de 57 ans : un cancer des poumons généralisé, qui l’avait fait sombrer dans une folie d’achats compulsifs, laissant une montagne de dettes à la famille.

Malgré le sort qui s’acharne, les trois frère et sœurs, brillants dans les études, se démènent pour sortir la tête de l’eau.

Arrivé de Belgique en 2004, le couple Malo débarque en Vendée avec ses deux enfants – Roman et Morgane – en quête d’un changement de vie radical, et poussé par une opportunité professionnelle.

Notre maman devait reprendre un élevage canin aux alentours de Sainte-Cécile. Et puis ça ne s’est jamais fait, on l’a menée en bateau. Mon père, ingénieur informaticien de formation, peinait à retrouver du travail à cinquante ans passés. On a glissé rapidement dans la précarité.

Roman

Le couple déchante. Natacha, la mère de famille, doit trouver du travail en urgence, et ne fait qu’enchaîner les boulots précaires, cumulant les contrats à temps partiel pour joindre les deux bouts.

La pauvreté, ce n’est pas seulement ne pas avoir d’argent sur son compte en banque, c’est un mode de vie, un cercle vicieux et tout un entourage social qui s’estompe.

Roman

Les trois enfants exhument les souvenirs, comme pour les éloigner à jamais. Ils racontent l’absence de chauffage, les mensonges pour ne pas aller aux fêtes d’anniversaire et ne pas avoir à apporter un cadeau, les fausses signatures pour les assurances scolaires impossibles à payerles voitures-poubelles qui se succèdent et tombent en panne les unes après les autres.[…]

Avec ses sœurs, Roman ne voit qu’une seule issue à cette vie de privation : la réussite scolaire.

« Être bon à l’école, ce n’est pas un choix, c’est le seul moyen pour s’en sortir, même quand on doit travailler au black après le collège », constate celui qui est aujourd’hui doctorant en psychologie à l’université de Nantes et d’Angers, et se destine à devenir maître de conférence. […]

Quand notre mère est morte, notre priorité était de récupérer la tutelle de notre petite sœur. On n’a aucune famille proche ici. Il n’était pas question de l’abandonner à l’Aide sociale à l’enfance.

Morgane

Seuls, ils ont fait des démarches pour que Yonah puisse rester à leurs côtés. À la rentrée, l’adolescente de 13 ans entrera dans un internat privé à Dijon, pour commencer une nouvelle vie. 

Seuls encore, les trois enfants ont organisé les funérailles de leur maman, et se démènent aujourd’hui avec la succession, pour éponger les dettes laissées par leurs parents.

« On a l’impression d’être les premiers orphelins de France ! Personne ne sait quoi faire de nous ! » résume Roman, qui remue ciel et terre pour remettre la vie de la fratrie à plat, portés par une vague de solidarité inespérée. […]

Le Journal du Pays Yonnais

Vous pouvez les aider en participant à la cagnotte Paypal intitulée « Un enterrement digne pour Natacha et un soutien pour ses 3 enfants« .

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