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11/07/2021

La cour d’assises d’Ille-et-Vilaine jugeait cette semaine un homme pour le meurtre, en 2017, de Luc Regreny, le patron du Rallye, un bar PMU de Redon. L’accusé a été condamné à vingt ans de réclusion criminelle.

« C’est la première fois que je suis confronté à une scène de crime avec un tel acharnement. » David Marcat, avocat général à la cour d’appel de Rennes, enchaîne en rappelant « l’horreur exposée depuis mardi » et « l’inhumanité de ce crime ».

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Ouest-France


29/06/2021

Ramzan Senuysal, 35 ans, ancien client du Rallye à Redon, est jugé pour assassinat, jusqu’à vendredi. Il fait le récit d’un cambriolage auquel il aurait pensé, avant de se rétracter. Mais il se serait trouvé dans un face-à-face avec le patron de bar et aurait paniqué.

Chaque soir, Luc Regreny fermait son bar PMU Le Rallye, à Redon, derrière le dernier client, pour commencer le ménage. Toujours avec les mêmes gestes. D’abord la salle de bar, une fois les chaises renversées sur les tables. Ensuite la cuisine, où il rangeait le coffre-fort. Puis, entre cette pièce et les toilettes, le sas sanitaire, avec le petit lavabo. Là, il renversait le seau d’eau sale, revenait sur ses pas en nettoyant ses traces jusqu’à la porte d’entrée, qu’il fermait à clef. Une routine immuable, qu’il n’aurait plus à répéter dans deux mois. 62 ans. La retraite.

Le patron de bar est décrit comme sympa et aimable. « Il ne ferait pas de mal à une mouche. » Selon son épouse, qui pouvait travailler à ses côtés, Ramzan Senuysal n’était pas le plus agréable des clients. Il venait régulièrement. Misait beaucoup. Pariait souvent.

Ce 30 octobre, il avait récupéré 458 €, envoyé par un proche, par Western Union. Mis à part quelques euros pour les courses au Super U, il a tout dépensé aux jeux. La dernière mise à 18 h 58, pour un montant de 16 €. « Je gagnais, je perdais. Je suis arrivé au bout de la somme que j’avais. À qui pouvais-je demander de l’argent ? Que faire ? » Devant la cour d’assises, qui le juge pour assassinat, il refuse la préméditation, tout comme l’intention de tuer Luc Regreny. Il s’était enfermé dans les toilettes pour réfléchir, raconte-t-il. Pour voler de l’argent, une fois que le patron serait parti. Et il allait s’enfuir.

« J’ai essayé de renoncer, mais c’était trop tard. Le bar était fermé. Quand je l’ai vu en face de moi, il avait le couteau dans les mains. » Il dit avoir paniqué. Une altercation, puis deux. « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. J’ai eu le couteau entre les mains. » Luc Regreny a été blessé avec un couteau, au visage et à la gorge. 30 coups ont été donnés à la victime.

Ramzan Senuysal a rapidement pensé à quitter la France pour la Turquie, où il est né. Il a refusé qu’un ami le conduise à l’hôpital, malgré de graves blessures aux mains. Une personne qui le croisera plus tard le déposera malgré tout à proximité du centre hospitalier de Redon, où il sera opéré. Il y croisera la femme du défunt, qui venait d’être admise après un malaise, consécutif à l’annonce de la mort de son époux. Le jeune homme, 32 ans, y sera interpellé.

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Ouest-France


03/11/2017

À 15 h, vendredi 3 novembre, les commerçants et commerçantes du centre-ville de Redon, se sont regroupés devant le bar PMU, Le Rallye, rue Victor-Hugo. C’est là que Luc Regreny, le patron, a trouvé la mort lundi soir, tué à l’arme blanche. La moitié des commerçants avaient fermé leur boutique, entre 15 h et 15 h 30. Sur leur porte, une affiche précisait « en soutien à la famille de Luc ».

Celui-ci n’était pas membre de l’association des commerçants du centre-ville, Redon Centre Avenir (RCA). « Je ne le connaissais pas, reconnaît le président de RCA, Christophe Buchy, mais c’était l’un des nôtres. Et c’est pour cela que nous sommes là. »

À quelques semaines de la retraite…

Luc était enterré au même moment à Pipriac, à quelques dizaines de kilomètres. L’entrée du bar avait été fleurie, des bougies allumées. Quelques participants au rassemblement ont eux aussi allumé une bougie, témoignage de l’injustice de cette mort violente. « À quelques semaines de la retraite, glissait la dame âgée en disparaissant derrière son parapluie, c’est vraiment malheureux ».

Ouest-France

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