Fdesouche

Article de Yann Moix, écrivain et réalisateur, sur la mort de Clément Méric, dans la Règle du jeu, la revue de Bernard-Henri Lévy.

L’extrême-droite ne tue pas : elle est elle-même le meurtre. Meurtre contre tout ce qui est innocent, contre tout ce qui est inoffensif, contre tout ce qui est seul, contre tout ce qui est faible, contre tout ce qui ne demande rien à personne.

Au lendemain de l’agression de Clément Méric dans le quartier Saint Lazare à Paris, des fleurs sont déposées pour lui rendre hommage.

Pierre Bergé a mille fois raisons : les remugles de la manifestation anti-mariage pour tous éclaboussent toutes les vermines, qui se réveillent. Car la vermine d’extrême-droite se reconnaît à ceci qu’elle ne meurt jamais ; elle est en veille. Toujours prête à disséminer son choléra. L’extrême-droite n’est pas même là pour donner la mort, injecter la mort, prodiguer la mort, comme hier encore envers une petite victime appelée Clément Méric, non : l’extrême-droite est la mort. […]

L’extrême-droite est la mort parce que la mort, par définition, demande des comptes, sans prévenir, à ceux qui ne lui ont rien demandé. […]

On nous dit que l’extrême-droite n’aime pas les Juifs, les Noirs, les Arabes, les homosexuels, les «gauchistes». Mais si les Juifs, les Noirs, les Arabes, les homosexuels et les «gauchistes» n’existaient pas, elle les haïrait quand même. Elle les inventerait à la seule fin de les haïr, de les persécuter, de les massacrer, de les assassiner. Pour l’extrême-droite, nous sommes tous, absolument tous, nous serons tous, absolument tous, tour à tour, des Juifs, des Noirs, des Arabes, des homosexuels et des «gauchistes». […]

La Règle du jeu via Crif

Fdesouche sur les réseaux sociaux