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Emmanuel Macron a perdu son “pari” Covid, et sa tête politique

L’aggravation de la crise sanitaire signifie qu’il existe désormais une réelle possibilité que la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen remporte les prochaines élections.

Emmanuel Macron a perdu le contrôle de la pandémie en France. L’Allemagne a placé le pays en alerte de risque élevé vendredi. Ce n’est qu’une question d’heures ou de jours avant que le Royaume-Uni ne suive avec son carton rouge.

“On va droit dans le mur”, prévient Catherine Hill, doyenne des épidémiologistes français. “Nous sommes déjà saturés et c’est devenu totalement intenable. On ne peut plus accueillir de patients non covidés, c’est complètement fou”.

Le Pr Hill a déclaré à Radio France Info que la politique de M. Macron consistant à jouer la montre n’est rien d’autre qu’une “stratégie de mort”.

L’aggravation de la crise est suffisamment grave pour modifier le caractère de la prochaine élection française et pour retarder la réouverture jusqu’au milieu de l’année, infligeant un autre trimestre de dommages économiques. La survie politique de M. Macron n’est plus assurée. Les membres de son cercle restreint se déchaînent.

Quarante directeurs médicaux du système de santé publique de Paris (AP-HP) ont prévenu ce week-end qu’ils étaient confrontés à une “catastrophe médicale” en raison de l’épuisement des lits de soins intensifs. Ils se préparent à choisir les patients à sauver, évoquant le terme fatidique de “triage” qui fait frémir le parti au pouvoir, En Marche. C’est ce qui s’est passé à Bergame il y a un an, lorsque l’Italie a été prise par surprise. Il y a moins d’excuses politiques pour laisser faire un an plus tard.

“C’est un Airbus A320 qui s’écrase tous les jours. Est-ce qu’il est légitime pour un pays comme la France d’accepter cela ?”, s’interroge François Salachas, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Le nombre de cas quotidiens dépasse les 40 000 et continue d’augmenter.

M. Macron est vulnérable. Il a pris la décision “jupitérienne” de faire cavalier seul à la fin du mois de janvier, bravant les appels au verrouillage du conseil scientifique et des principaux ministres. Il a fait valoir que le calcul coûts-avantages ne justifiait plus de priver les gens de leurs libertés. Toute action doit être évaluée en fonction des coûts psychologiques et des dommages économiques croissants. Il a bénéficié d’un rebond dans les sondages.

L’Élysée sait alors, grâce aux rapports des préfets sur les renseignements régionaux, que le consentement de la population française aux arrêts de travail est en train de s’effriter. La conformité ne pouvait être assurée. M. Macron a imposé un couvre-feu à 18 heures – une politique bizarre qui concentrait les acheteurs dans une courte fenêtre de temps après le travail – et a essayé de s’en sortir avec des mesures partielles et des bricolages de technocrates. La semaine prochaine déterminera si la conséquence est une épreuve gérable ou un désastre total. […]

Le contraste avec les excuses d’Angela Merkel au peuple allemand (dans son cas pour avoir voulu un verrouillage de Pâques, presque certainement à juste titre) pourrait difficilement être plus net. Il joue sur le côté le moins attrayant de son personnage politique : l’Enarque arrogant qui insiste toujours sur le fait qu’il sait tout.

The Telegraph


Covid-19 : Emmanuel Macron, le « président épidémiologiste »

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Mais, au fil des semaines, le locataire de l’Elysée s’est émancipé de la tutelle des experts. La bascule s’est produite le 13 avril 2020, lorsqu’il a annoncé une réouverture des écoles à partir du 11 mai, contre l’avis du conseil scientifique, qui plaidait pour un retour en septembre. Depuis que M. Macron a tenu tête aux spécialistes de la santé, son entourage l’assure, dans une boutade teintée d’admiration : « Le président est devenu épidémiologiste. »

En privé, ses proches se montrent impressionnés par la maîtrise du chef de l’Etat, qui a suivi de multiples travaux de recherche sur le sujet du coronavirus. Sa capacité à « challenger » le ministre de la santé, Olivier Véran, ou les scientifiques, autour de la table du conseil de défense, est également mise en avant.

« Il consulte toutes les études, dès qu’elles sont publiées. Au point que, parfois, le président peut en évoquer une que les experts en face de lui n’ont même pas lue », raconte un participant.

[…]

Le Monde

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