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La tension est palpable à Montgenèvre, petite station des Hautes-Alpes et lieu de passage sur la route des migrants. Depuis la fermeture de la frontière avec l’Italie, de nombreux « exilés » tentent le passage à travers la montagne. Un collectif de citoyens dénonce les pratiques de la police aux frontières. En visite sur place, sénateurs et eurodéputés écologistes lancent un cri d’alarme.

Ils ont tout juste eu le temps de poser le pied dans la neige avant d’être repérés par les gendarmes. « A peine descendus de voiture, et déjà il faut montrer sa pièce d’identité ! » constate, presque amusé, le sénateur écologiste Guillaume Gontard. « On sent la volonté du gouvernement de ne pas laisser la place à la moindre ambiguïté. »

Face à la petite délégation d’élus EELV, des militaires venus prêter main-forte à la police aux frontières (PAF) et aux soldats de l’opération « Sentinelle » stationnés dans la vallée. Tous sont là pour surveiller un bout de frontière stratégique : Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes, passage incontournable sur la route des migrants.

Aux côtés des eurodéputés Gwendoline Delbos-Corfield et Claude Gruffat, Guillaume Gontard est venu dénoncer un manquement au droit. « Normalement, quand quelqu’un arrive à la frontière française et fait une demande d’asile, il doit être pris en charge. Ensuite, il peut être établi que cette personne devra effectuer sa demande dans un autre pays, en Italie, en Grèce ou ailleurs (en vertu du règlement de Dublin, ndlr). Mais il doit y avoir ce temps avec la personne, sa demande doit être traitée. Or, on s’aperçoit que ce n’est absolument pas le cas ». Contactée, la préfecture des Hautes-Alpes n’a pas apporté de commentaire. […]

Ceux qui passent en France trouvent un point de chute à Briançon, au « refuge solidaire ». Un lieu où « se reposer, se soigner, se renseigner avant de poursuivre la route », résume Philippe Wyon, le directeur bénévole des lieux. En moyenne, le refuge héberge une cinquantaine de personnes. Mouhad, 22 ans, est arrivé il y a trois jours. Dans ses yeux se lit l’épuisement de deux années de périple depuis le Maroc. Il peine à marcher. « J’ai fait une chute en Bosnie. Là-bas j’ai passé 10 jours dans le coma. Ici, je me repose. J’ai besoin d’une rééducation ».

Même trajet par les Balkans pour Sahin, venu d’Afghanistan. Sur son compte Instagram, il fait défiler des photos de blessures aux jambes, au dos. « C’est la police croate qui nous a fait ça. Ici, nous sommes bien. En Bosnie, en Serbie, la police nous a maltraités ». […]

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