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Deux fois par mois, « 20 Minutes » vous aide à y voir plus clair dans les mots des discriminations. Dans le deuxième numéro de #MotsPourMaux, le programme qui décrypte les mots des discriminations, on a choisi de vous parler d’un mot pas très courant, le mot «  blanchité ». La blanchité, – on dit parfois aussi blanchitude – c’est le fait d’être perçu comme blanc, et les rapports de pouvoir que cela entraîne. Autrement dit, ce n’est pas tellement une couleur de peau – les blancs ont plutôt la peau rose, d’ailleurs – mais un statut social.

Les blancs n’ont pas toujours existé. Les Grecs anciens par exemple ne divisaient pas le monde en blancs et noirs. C’est le XIXe siècle qui a « racialisé » les choses. Etre perçu comme blanc, ou se percevoir blanc, varie donc selon les époques. […]

C’est pour cela qu’il existe une histoire des blancs, et même une sociologie des blancs, qui étudie donc la blanchité, le fait d’être blanc. C’est ce qu’on appelle en anglais les « whiteness studies ». […]

Dans les années 1980, 1990, des intellectuels de plus en plus nombreux s’interrogent sur la blanchité : la juriste Cheryl Harris, la sociologue Ruth Frankenberg et aussi l’écrivaine Toni Morrison, qui écrit en 1993 un essai sur la « Blancheur et l’imagination littéraire ». […]

Aujourd’hui la réflexion sur la blanchité est de plus en plus populaire en France. En un an, de nombreux livres sont sortis sur le sujet, notamment celui de Lilian Thuram, “La pensée blanche”. L’ex footballeur propose carrément un « suicide de la race ». Il ne s’agit pas bien sûr que toutes les personnes perçues comme blanches se suicident. C’est pour Lilian Thuram « l’acceptation du questionnement sur ce que c’est que d’être blanc ». […]

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