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Pour la philosophe Renée Fregosi, la vie politique française est marquée depuis vingt ans par le déclin des partis politiques traditionnels, symbolisée par le face-à-face entre la majorité et le RN. La guerre des cultures se joue ailleurs dans la société. «L’idéologie multiculturaliste s’est diffusée jusqu’à devenir hégémonique et soutenir des positionnements délirants.» affirme-t-elle.

Les oppositions sont pourtant frontales entre le «camp du bien» (ou celui de dieu), et ceux désignés comme leurs ennemis par les nouveaux totalitarismes: islamisme contre culture occidentale, différencialisme diversitaire contre universalisme, décolonialisme contre démocratie libérale. Violence au sein de la société, rejet des médiations, inanité des cadres institutionnels: la guerre des cultures, davantage encore que «le choc des civilisations» réintroduit la guerre de tous contre tous et promeut la dé-civilisation.  […]

Le déclin des partis politiques s’est manifesté à la fin du XXe siècle par la remise en cause du clivage droite/gauche. […] Pourtant la politique n’a pas disparu. Mais elle est partout sauf dans les partis politiques, pourrait-on dire. Conflits et enjeux de pouvoir entre intérêts et groupes antagonistes, rivalité de points de vue divergents et lutte pour l’hégémonie, opposition de conceptions différentes du monde et des relations sociales, tout cela existe toujours. Mais «la gestion pacifique du conflit» comme disait Claude Lefort pour définir la démocratie, le consensus pour encadrer les dissensus, sont gravement remis en cause, les affrontements y compris physiques, se multipliant aux marges sans contrôle.

Dans le contexte d’une nouvelle phase de mondialisation, les partis politiques nationaux ont ignoré, sciemment ou naïvement, les transformations à l’œuvre au sein de la société : islamisation, communautarisme, séparatisme, relégation périphérique, paupérisation, ré-oligarchisation. […]

Tous en appellent au lynchage et à «l’annulation» de ceux qui ne s’accusent et ne se flagellent pas assez en place publique, à savoir en premier lieu les blancs (sans majuscule) et l’homme occidental (concept étendu au Juif) considéré comme «privilégié» par nature. C’est au nom des grands principes égalitaires et libertaires pervertis en injonctions despotiques que ces minorités tyrannisent désormais la majorité. […]

Le Figaro

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