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L’agriculteur, figure de l’aide aux migrants dans les Alpes-Maritimes, assure avoir trouvé plusieurs dispositifs «bien planqués» à proximité de la frontière franco-italienne, et se demande s’ils n’auraient pas vocation à surveiller les migrants du secteur.

Cédric Herrou connaît les sentiers de la vallée de la Roya comme sa poche. C’est par un chemin de terre pentu qu’il accède à sa maison et son terrain agricole, c’est sur les pistes escarpées qu’il se promène à ses heures perdues. C’est surtout ces voies, à travers la montagne, qu’empruntent des centaines de migrants chaque année pour tenter de franchir la frontière franco-italienne, officiellement fermée depuis 2015. Dimanche, l’agriculteur, devenu le symbole de l’aide aux migrants, se baladait sur un sentier de Sospel (Alpes-Maritimes) quand il a trouvé une «caméra cachée» : «C’est un dispositif bien planqué. Elle était accrochée à un poteau près de la voie ferrée, raconte-t-il. Il y a une boîte noire de protection pour qu’on ne la vole pas, un détecteur de mouvement et une LED pour la vision nocturne.» Cédric Herrou passe son chemin.

Des caméras de ce type, il en avait déjà trouvées dans la vallée de la Roya : sur les sentiers l’année dernière, autour de son terrain en 2018. «J’en ai volé une dizaine. Partout, sur tous les chemins ou près de la voie ferrée, affirme-t-il. Un jour, j’étais sur une piste qui mène à un canyon : elle démarre en Italie et passe au-dessus du PPA [point de passage autorisé, check-point des forces de l’ordre sur la route, ndlr] pour rejoindre la France. A un croisement, il y avait une caméra.» Cédric Herrou décroche certains boîtiers, retire la carte mémoire et visionne les clichés sur son ordinateur. Selon son récit, «on voyait les gendarmes mobiles, avec leurs tenues noires, déposer les caméras. Ils se mettent devant et sont pris en photo quand ils partent parce que ça marche avec un détecteur de mouvement», maintient celui qui a perdu les clichés au gré des perquisitions et des saisies du matériel informatique. «Quand les caméras étaient installées autour de la maison, j’ai vu les flics relever les photos tous les matins», poursuit-il.
«Tu te demandes comment sont utilisées les images» […]

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