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13/02/2021


12/02/2021


Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer “condamne fermement” l’intrusion d'”élus de la ville de Trappes” dans le lycée au sein duquel exerce Didier Lemaire, le professeur de philosophie qui dit avoir été visé par des menaces après avoir défendu Samuel Paty dans une lettre ouverte.

Selon le ministère de l’Éducation, des élus de la ville de Trappes dont le maire de la ville sont venus distribuer un tract jeudi matin devant puis à l’intérieur du lycée. Une information que le rectorat de Versailles a confirmé à BFMTV ce jeudi. Selon nos informations, le chef d’établissement a tenté d’empêcher les élus de pénétrer en son sein, en vain.

BFM.


11/02/2021


Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin sont deux journalistes du Monde ayant publié un livre en 2018 sur Trappes, intitulé « La Communauté ».

Autres extraits du livre :

Extrait 1

« Ce 21 novembre, Didier Lemaire est venu donner son cours, comme prévu. Le professeur de philosophie a l’habitude de monter dans sa classe en passant par l’arrière du lycée, sans s’arrêter dans la salle des profs, et il n’a rien entendu de la rumeur inquiète du lycée. À peine relève-t-il la légère odeur de brûlé dans l’escalier. Sa classe de terminale littéraire a déjà sorti ses cahiers quand on toque à la porte. La proviseure passe une tête. « Cette nuit, plusieurs cocktails Molotov ont été lancés dans la cour. » Elle baisse la voix : « Alain Lambert est mort. » La voilà déjà repartie, sans expliquer ni les circonstances, ni le drame, ni le contexte, rien, comme si aucun lien n’unissait les émeutes et la mort du responsable technique de l’établissement.

Les élèves connaissent bien « monsieur Lambert ». C’est lui qui répare une porte sortie de ses gonds, fait repeindre une salle de classe, change la sonnette ou une poubelle. Sur le portrait que sa compagne a disposé dans l’appartement de fonction où le couple s’est installé, le petit homme trapu au visage rond porte une chemise colorée et une cravate chamarrée qui lui donne un air d’employé du tertiaire, mais c’est un bricoleur : ses doigts courts font des miracles.
(…)

Didier Lemaire se rappelle aussi qu’une semaine plus tôt, jour pour jour, monsieur Lambert, inquiet et angoissé, était venu le trouver sur le parking. Les émeutes battaient leur plein et le gardien était le seul, avec sa compagne, à habiter l’un des logements de fonction. N’importe qui peut pénétrer dans l’établissement et à plusieurs reprises, monsieur Lambert s’est retrouvé nez à nez avec des cambrioleurs, a-t-il confié à Didier Lemaire. Aux premiers incidents, quelques semaines plus tôt, des cars de police ont monté la garde, mais le 8 novembre, neuf jours après la déclaration de l’état d’urgence par le premier ministre, les CRS ont levé le camp. Inquiet de ne plus se trouver sous protection policière, monsieur Lambert s’est mis à veiller toute la nuit, l’œil sur les voitures de service habituées à dormir au lycée, au creux des alvéoles de béton brut creusées dans l’un des bâtiments de l’établissement, presque sous ses fenêtres. La sienne en fait partie.

Ce 21 novembre 2005, à 3 h 45 du matin, le souffle orangé des flammes l’a réveillé en sursaut, apprennent les profs. Au milieu de la cour du lycée, quatre voitures, dont la sienne, sont en train de brûler. Paniqué, le gardien a composé le 18 et, en attendant, tente d’éteindre le feu avec des seaux d’eau, puis avec l’extincteur de sa loge. À l’arrivée des pompiers, il s’active pour pousser un véhicule hors du brasier. Mais tout à coup il se sent mal. Il étouffe. Il passe la porte de son appartement de fonction et s’effondre d’un coup. Les pompiers s’affairent pour le réanimer, sans succès : monsieur Lambert est mort.

Extrait 2

Quelques semaines plus tard, quand le prof de philo a suggéré d’inviter de nouveau Benzine au lycée, les élèves ont protesté : « On sait déjà ce qu’il raconte ! » Alors, Benzine a proposé de faire jouer à la Merise, pour les lycéens, Djihad, une pièce d’un ancien policier, Ismaël Saïdi, qui a connu un vif succès en Belgique en se moquant de l’emprise des religions. Certains garçons ont traîné les pieds, mais après la représentation, la plupart des élèves ont été touchés.

La sortie ne s’est pas faite sans incidents. La proviseure avait prévenu : « Les filles ne devront pas porter leur voile. C’est une sortie scolaire. » Lorsqu’à la porte de la salle, après la pièce, les professeurs ont rappelé à l’ordre celles qui passaient outre, certaines ont protesté : « Jamais je ne me promènerai sans voile à Trappes, c’est comme si j’étais toute nue », a prévenu l’une d’elles. « C’est une question de pudeur », s’est fâchée une autre, et les profs ont dû céder.

Ce n’est pas ce qui inquiète le plus Didier Lemaire. Parfois, quand il tend l’oreille, le prof entend : « Ah oui, mon cousin est à Raqqa. » Lors d’un groupe de travail sur « l’emprise » qu’il mène avec sept élèves de seconde, la conversation dérive un jour sur les jeux vidéo. Tout à coup, un garçon fond en larmes, et raconte que son cousin « est parti en Syrie et que sa famille est détruite ». En France, le djihad paraît bien loin, 4 500 kilomètres séparent Paris de Mossoul, un monde désincarné. À Trappes, la Syrie et ses « combattants » ne sont plus une planète inconnue.

Extrait 3 :

Marie-Laure Ségal et Sylvie Mérillon ont créé une association, Islam et laïcité, rebaptisée Croyance et laïcité après le 11 septembre 2001, afin qu’on ne puisse les accuser de dénigrer la religion musulmane. Depuis les attentats contre les tours du World Trade Center, à New York, des maires, des policiers, des éducateurs ont raconté les graffitis fleuris dans les cités à la gloire d’Oussama ben Laden, le chef d’Al-Qaïda, et même de Mohamed Atta, le coordinateur des attaques. En décembre 2001, les deux enseignantes font part de leurs inquiétudes à un journaliste du Monde de l’éducation. L’article, signé Marc Dupuis et Nicolas Truong, qui a lui-même vécu dans la ville, fait grand bruit dans les squares. Il est titré « À Trappes, l’école coranique sème le trouble » et se réfère à l’enseignement du Coran et de l’arabe dispensé au sein des appartements de la Commune transformés en lieu de prière.

« Mes élèves reviennent de cette école avec des propos racistes et sexistes », y déclare Sylvie Mérillon, qui estime que 80 % de ses élèves d’origine marocaine (soit près de la moitié des effectifs de l’école) la fréquentent. « C’est la loi scolaire qu’ils refusent et la vérité qu’ils prétendent détenir, renchérit Marie-Laure Ségal. Les élèves s’opposant aux thèses rationalistes sont peu nombreux, trois ou quatre, mais perturbants. » Elles ont plusieurs fois convié l’imam afghan Kamalodine et Jaouad Alkhaliki, assurent-elles, mais leurs invitations au dialogue sont restées lettre morte.

En découvrant l’article, les dirigeants de l’Union des musulmans de Trappes réagissent de manière inattendue : ils décident de porter plainte contre les deux femmes « pour injures par voie de presse ». C’est la nouvelle politique de Jaouad Alkhaliki qui considère, a-t-il expliqué à Thomas Deltombe, que « le droit ne se donne pas, il se prend ». Le mot islamophobie n’est pas encore d’un usage répandu, mais Alkhaliki entend bien faire interdire par la justice la critique de l’islam et de ses pratiques. Le climat se crispe, des années avant que la querelle ne s’envenime à l’échelle nationale. Au lycée, Marie-Laure Ségal se voit surnommée « la laïque » et ce n’est pas un compliment. « Madame, c’est vrai que vous croyez pas en Dieu ? » l’interrompt parfois un élève. Découragée, elle choisit de faire valoir ses droits à la retraite.


10/02/2021


08/02/2021

“Dans certains établissements des Yvelines, il y a des parents qui désinfectent leurs enfants car ils ont été en contact de mécréants”

Didier Lemaire à 5min40sec
Didier Lemaire : “Nous allons vers la guerre civile (…) Il y a des foyers islamistes partout. Ces jeunes vont passer à l’acte (…) On n’est plus en état de paix. Il est temps que les Français se réveillent”

07/02/2021

Citations notables de l’interview et absentes de l’article du Point :

6mn08 : “Il y a quelques années on avait des atteintes à la laïcité qui étaient des actes individuels de la part de certains élèves. Aujourd’hui ce sont des classes entières.”

7mn49 : “Il n’y a pas un seul coiffeur mixte à Trappes”

7mn56 : “A Trappes les femmes maghrébines ou d’origine maghrébine ne peuvent pas entrer dans un café, ce n’est pas possible. C’est inimaginable.”

8mn15 : -“Vous accusez le maire de Trappes notamment d’avoir contribué à faire monter la haine autour de vous. Lui [Ali Rabeh] s’en défend […]”

-“Je suis un démocrate, je ne souhaiterais d’ailleurs pas que mes propos soient repris par des organisations politiques extrémistes. […] Quant à Monsieur Rabeh ses propos ont été enregistré. Monsieur Rabeh a dit de moi que j’étais islamophobe et raciste […]”

9mn58 : “Au mois de décembre une ancienne parente d’élève du lycée que je connais lui a dit au téléphone « si Didier Lemaire continue de parler d’islam et de Trappes il sera le prochain Samuel Paty » “

20mn08 : “L’assassinat de Samuel Paty est devenu un modèle à imiter pour beaucoup de jeunes. Ce sont des centaines de provocations y compris dans les écoles primaires. Ce sont les enfants dès le plus jeune âge.”

20mn48 : “Auparavant mes élèves s’exprimaient en disant « le salafisme ce n’est pas ce que vous croyez », « la laïcité c’est contre nous »,mais je pouvais avoir un dialogue avec eux. Aujourd’hui je me retrouve de plus en plus avec des élèves qui sont en classe, qui ne disent rien, et qui font semblant d’apprendre quelque chose. Et c’est là où je me dis que mon métier je ne peux plus l’exercer.”


06/02/2021

L’Académie de Versailles explique le suivi :

05/02/2021

Après avoir lancé un appel à la résistance face à la menace islamiste en novembre 2020, Didier Lemaire, professeur de philosophie à Trappes, est placé sous protection policière.

Didier Lemaire est professeur de philosophie à Trappes depuis près de 20 ans. Deux décennies durant lesquelles il a enseigné avec passion malgré la difficulté de ce terrain classé zone prioritaire. Deux décennies durant lesquelles il a vu cette ville de la banlieue parisienne s’enfermer un peu plus dans le communautarisme religieux.

En 2018, il a écrit une lettre avec Jean-Pierre Obin (auteur de l’ouvrage Comment on a laissé l’islamisme pénétrer l’école) au président de la République pour exhorter le gouvernement à agir pour protéger la jeunesse de l’influence des intégristes, et il a publié en novembre 2020 une lettre ouverte après la décapitation de Samuel Paty pour dénoncer le manque de stratégie de l’État face à l’islam politique.

Aujourd’hui, après vingt années d’un engagement sans faille, Didier Lemaire jette l’éponge. Contraint de se rendre à son travail sous escorte policière armée, l’enseignant n’attend rien d’autre que son exfiltration de cet établissement et de cette ville où il n’est plus en sécurité.

(…)

« Je suis sous escorte depuis le mois de novembre, confie Didier Lemaire. Chaque fois que je monte en voiture, je vérifie que mes portières sont bien fermées, que je ne suis pas suivi. Je ne veux pas vivre dans la peur. Je n’attends plus qu’une chose : mon exfiltration. » Plus que par le sentiment de peur, Didier Lemaire est submergé par la colère. Il refuse de se taire et dénonce les tentatives d’intimidation de certains habitants de la ville, mais aussi l’intervention du maire lui-même, Ali Rabeh, dont l’élection vient d’être annulée par la justice et qui a été condamné à un an d’inéligibilité.

« Le maire colporte dans la ville des accusations mensongères et haineuses qui me désignent en tant que cible potentielle, s’insurge le professeur. Il m’a traité d’islamophobe et de raciste. Il a le droit de le penser. Mais cette pensée est une arme de guerre idéologique et c’est de la calomnie. C’est surtout un procédé dégueulasse, après ce qui est arrivé à Samuel Paty. Il me jette en pâture et me met en danger. C’est absolument irresponsable de la part d’un élu de la République. Je demande aux partis, communiste, Génération.s, La République en marche et Europe Écologie-Les Verts, de désavouer ses propos. » Contacté, le maire n’a pour l’instant pas répondu à nos sollicitations.

(…)

Pour Didier Lemaire, ce combat de longue haleine s’arrête à Trappes, en 2021, après des années d’une lutte amorcée dès les premiers jours de sa nomination à ce poste. « Il y a 20 ans, tout a commencé pour moi avec l’incendie de la synagogue en octobre 2000. Après ça, il n’y a plus eu de juifs à Trappes. Et finalement, plus d’inscriptions antisémites sur les murs de la ville. Maintenant, ce sont les athées et les musulmans modérés qui partent. Les intégristes sont en train de réussir leur processus de purification. C’est effrayant ! Tout s’accélère, en deux ans, j’ai vu plus de transformation chez les jeunes et dans l’espace public que ces dix-huit dernières années. Aujourd’hui, les atteintes à la laïcité sont collectives et très bien organisées. »

Didier Lemaire ne veut pas quitter sa salle de classe de Trappes sans tirer encore une fois la sonnette d’alarme. S’il dit la ville tombée aux mains des islamistes et reconnaît la défaite de son combat républicain, il refuse pour autant de baisser les armes. « Je reste un prof de philo, assène-t-il (…) Mais je considère que Trappes est une ville définitivement perdue. » Infatigable défenseur de la laïcité et de la liberté confronté à l’âpre réalité des territoires de la République que l’on dit perdus. Didier Lemaire défend l’idée d’une réponse politique forte mais surtout urgente.

« On n’a plus beaucoup de temps avant que cela ne dégénère, s’alarme-t-il. Nombre de ces enfants sont élevés dans la haine de la France. Nous ne sommes pas loin d’un scénario à l’algérienne et nous ne sommes plus dans un état de paix. Il nous faut des lois d’exception qui visent l’ennemi et ne s’appliquent qu’à l’ennemi. »

(…)

Le Point


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