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Depuis bientôt dix ans, le “magazine de la mer” s’ensable dans une imagerie de carte postale. Capitaine Pernoud rame, les téléspectateurs débarquent.

Les tragédies humaines qui se jouent depuis des mois au large des côtes africaines et européennes, tous les magazines de reportages du PAF, d’Envoyé spécial à Zone interdite, d’Investigations à Arte reportage, en ont parlé. Tous ? Pas Thalassa. Depuis des mois, la Méditerranée est le théâtre quotidien de drames dus aux migrations, mais l’autoproclamé “magazine de la mer“, qui fête ses 40 ans cet automne, n’a pas jugé bon de s’y arrêter. (…)

A bord de la péniche qui héberge la rédaction de l’émission, l’intéressé livre une explication plus cash. “Moi, je ne tiens pas à être militant, ça ne m’intéresse pas. Même si c’est vrai qu’on a montré, il y a une dizaine d’années, les vortex de plastique au nord d’Hawaii… Mais les enquêtes, ça coûte plus cher. On sait quand ça commence, jamais quand ça s’arrête.

Problème : cette orientation franchouillarde, où surnagent quelques bons reportages (à l’image d’une ­soirée consacrée dernièrement à ­l’Arctique, Il était une fois l’Arctique, diffusé en janvier 2015), n’a pas enrayé l’érosion de l’audience. (…)

 D’un séminaire collectif est sorti un vade-mecum des choses à faire et à ne pas faire dans le cadre de l’émission. Parmi les éléments à éviter, figurent notamment « le social et la géopolitique : risque de l’anxiogène, mise en scène de personnages en souffrance, victimes » et « les personnages trop antipathiques qui ne donnent pas envie de voyager ». On préconise plus loin d‘« aborder les sujets délicats sous l’angle de la solution, plus que du constat ». En résumé : on ne change pas la ligne éditoriale, on l’aseptise ­encore un peu plus…

Télérama

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