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Fatou N’Diaye, née à Saint-Louis (Sénégal), de père  malien et de mère  nigériane est l’une des premières blogueuses qui a écrit sur la beauté des femmes noires en France, il y a près d’une quinzaine d’années. Aujourd’hui encore, son site « Black beauty bag » enregistre, selon elle, 200 000 pages vues chaque mois.  Elle n’aplatit plus sa chevelure depuis 2006.

Quand Fatou avait 20 ans et qu’elle avait besoin de conseil sur la façon de prendre soin de sa peau ou de ses cheveux, elle avait bien du mal à trouver des modèles. « Quand je regardais les magazines, je ne voyais personne me ressembler. J’avais l’impression que la femme noire n’existait pas dans l’espace public. On me disait que j’étais française mais je n’apparaissais nulle part », se souvient-elle. Et… « si les femmes noires n’étaient pas représentées, cela signifiait qu’on ne nous considérait pas comme des personnes qu’on avait envie de voir », assène-t-elle. D’où son envie de contribuer à les rendre visibles tout en rappelant « qu’être noire n’est pas une malédiction »« Les gens avaient besoin d’entendre ça », se souvient-elle.

Car, au-delà de partager ses astuces et conseils beauté, le travail de Fatou a été de déconstruire tout un discours que «même les Noirs» avaient «intérioris黫Beaucoup ont la haine de soi», regrette-t-elle et, pour preuve, elle rappelle que le premier acte de beauté au sein de la diaspora africaine est de se défriser les cheveux. « Etre belle, c’est forcément avoir les cheveux lisses et non crépus parce qu’on les considère comme moche », déplore-t-elle. […]

Aujourd’hui, Fatou N’Diaye vit de son image et de son blog ; elle est aussi consultante auprès de grandes marques de cosmétiques et de luxe… Sur les réseaux sociaux, elle dit être suivie par 65 % de Noirs et 35 % de Blancs. […]

Le Monde

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