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A Mayotte, l’islam mobilisé dans la lutte contre les violences

Pour combattre la délinquance dans le territoire, les pouvoirs publics font appel aux juges musulmans, privés de leurs fonctions officielles lors de la départementalisation du territoire, en 2011. Une stratégie soutenue par de nombreux responsables locaux, mais qui ne convainc pas forcément les jeunes Mahorais.

(…) » Selon une enquête diligentée à l’occasion des assises, 80% des Mahorais ne se sentent pas en sécurité dans leur village ou leur quartier. Plus d’un tiers des personnes interrogées ont déjà été victimes d’une agression ou d’une intrusion dans leur domicile. Mais 61,5 % d’entre eux n’ont pas porté pas plainte, jugeant la démarche «inutile». Face à des forces de l’ordre et une justice qualifiées de «laxistes», les Ma- horais créent des milices, organisent des patrouilles : l’enquête a recensé plus de deux cents initiatives en ce sens… (…) Même la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), classée à gauche, demande à ce que «l’enseignement du chioni [l’école coranique, ndlr] soit intégré dans le temps de l’enfant». Justification de sa présidente, Zalifa Hassani : «Il faut encourager les chionis et les madrassas car en inculquant aux jeunes les valeurs morales, elles participent à la lutte contre la violence.»

(…) Explication de texte, sans détour, par Ouirdane Chamassi, cadi de Sada, sur la côte ouest de l’île: «Avant, nous avions la main sur l’éducation. Puis tout a basculé avec l’école républicaine, l’interdiction des châtiments corporels. Les parents ne peuvent plus frapper leurs enfants même s’ils ont fait des bêtises. Alors ils abandonnent et s’en remettent à la justice de l’Etat…»

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