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La commercialisation d’un hijab fait polémique, Décathlon répond avec sang-froid et pédagogie. Demandez aux fins connaisseurs de Twitter de vous citer l’une des marques qui communiquent le mieux sur le réseau social : il y a une chance sur deux pour qu’ils vous répondent Décathlon.

En fin de semaine dernière, cependant, l’ambiance bon enfant disparait quand, sur Twitter, Lydia Guirous, porte-parole Les Républicains, dénonce la commercialisation d’un hijab estampillé Kalenji, la marque running de Décathlon. Une polémique éclate : les détracteurs y voient une islamisation insoutenable.

L’auteur de ces tweets s’appelle Yann Amiry. Libération précise qu’il s’agit de l’un des trois membres de l’équipe “social media” de Décathlon. Le trio opère depuis Villeneuve d’Ascq, près de Lille, où se situe le siège social de l’entreprise.

Mais finalement, et même si les likes sont légion, Décathlon fait un rétropédalage dans la vraie vie. Le 26 février, l’entreprise annonce suspendre la commercialisation du hijab Kalenji, officiellement à cause des menaces qui ont été adressées aux “coéquipiers”.

Konbini

« Mardi j’avais 3 000 followers, là, j’en suis à 26 000. » Entre deux, la polémique sur le hijab de running est passée par là, et les réponses simples et posées de Yann à tous les internautes, du compte des Républicains à Aurore Bergé en passant par les twittos anonymes, ont fait mouche. Au point de faire de Yann un « héros », capable d’éviter les amalgames, de calmer les esprits, d’œuvrer pour le vivre-ensemble, au regard d’une partie de la twittosphère. Et de voir fleurir nombre de demandes en mariage et une pétition pour qu’il reçoive une prime ou soit augmenté. (…)

Le jeune homme, pour sa part, n’a qu’une hâte : revenir à l’anonymat. Loin du costume chatoyant propre aux superhéros, le CM débarque en jean sweat-shirt et, dans le café où on l’interroge, cherche avant tout à ne pas se faire remarquer. D’ailleurs, s’il a accepté de répondre à nos questions, c’est après s’être assuré qu’on l’interroge bien sur son métier et « qu’on n’en fasse pas une star ». Sa crainte ? « Voir sa tête partout. ». (…)

« Ce qui est fou », commente-t-il, philosophe, maintenant que « la plus grosse polémique » qu’il ait eue à gérer dans sa carrière est passée, « ce n’est pas que l’on ait gardé notre calme mais bien qu’il y ait eu des réactions aussi virulentes ». Comment il a vécu l’annonce de Decathlon de retirer le produit de son site ? Toujours très corporate, le jeune homme se félicite du « pragmatisme » de l’entreprise qui « cherche d’abord à protéger ses salariés des agressions ».

La Voix du Nord (merci à Clément)

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