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Dans le 20e arrondissement, le petit quartier de Jourdain fut longtemps populaire. Aujourd’hui, ses habitants font vivre l’esprit villageois, sur fond de gentrification accélérée. Revoici donc des Parisiens dansant et trinquant, mais cette fois dans un quartier où les beaux appartements se vendent 12 000 euros le m2, où l’on achète de la brioche 24,80 euros le kilo et des tomates bio à 7,50 euros le kilo.

Attablée en terrasse d’un bistrot sur une petite place, elle salue la moitié des gens qui passent. Nous ne sommes pourtant pas au cœur de son « village », mais en périphérie, en bas des escaliers de la rue, qui constituent, selon elle, « une frontière invisible ». A peine arrivés, nous voici plongés dans le vif du sujet : la micro-géographie d’un quartier parisien, avec ses rues cotées, ses pâtés de maisons en marge, ses codes tacites. Emilie Bourgouin, 40 ans, les connaît par cœur. Et même plus : c’est elle qui a inventé le « Village Jourdain ». En 2016, cette mère de trois enfants qui a grandi dans l’Ouest parisien habite au métro Jourdain, sur les hauteurs de Belleville, dans le 20e arrondissement de la capitale. Mais elle en a assez, justement, qu’on associe son quartier à Belleville, « qui n’a pas la même population ni la même ambiance ». Elle veut créer une cohésion dans son coin de ville, aider les gens à se rencontrer, faire bouger les choses.

Avec une amie, elle fonde l’association « Village Jourdain », et crée la page Facebook qui va avec. Une fête annuelle avec des fannions fabriqués maison, des animations et des concerts, mais aussi un Noël des enfants migrants, une fête iranienne, des rues végétalisées… : l’association se veut un lien entre les habitants du quartier. Le tout autour du « cœur » de village, la place des Rigoles, placette tout en longueur coincée le long d’une rue passante, où Emilie Bourgouin fait installer par la mairie des bancs fleuris et une fontaine.  […]

Le Monde

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