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La France affiche un taux d’amis au bac sans cesse plus élevé, en même temps qu’une des pires places de l’OCDE en termes d’inégalités scolaires. Retour sur la blague de la “réussite pour tous”.

Cette année, le coeur n’y était pas. Le taux de réussite au bac a beau avoir atteint un nouveau record – 95,7% ! -, personne n’a vraiment eu l’âme à rouler des mécaniques… L’affaire était entendue : tout avait été fait pour contrebalancer les effets du confinement sur le parcours scolaire des bacheliers, jusqu’au dopage systématique des notes dénoncé par de nombreux professeurs. Devant les traditionnelles caméras du jour J, les lauréats eux-mêmes s’inquiétaient : ce “bac-Covid” n’allait-il pas démonétiser la valeur du fameux diplôme ? On s’en voudrait de les démoraliser plus encore. Mais voilà bien longtemps que la valeur du bac en a pris un coup, et que le fameux “sésame républicain” n’ouvre plus guère les portes.

Les raisons de cette démonétisation sont à chercher du côté du slogan qui préside au destin de l’Education nationale – et à l’irrésistible ascension du nombre d’admis au bac – depuis des décennies : “la réussite pour tous”. Difficile d’être contre un tel programme ! Sauf qu’il faut toujours se méfier des utopies : elles tournent rarement bien. La méritocratie, qui fonde la justice de notre modèle de société, ne saurait, en effet, promettre “la réussite pour tous” ; son devoir est de garantir à ceux qui en ont les capacités et qui travaillent dur de pouvoir se hisser tout en haut, quels que soient les hasards de leur naissance. Autrement dit, la méritocratie n’est pas l’absence de sélection, mais la sélection fondée sur le mérite.

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L’Express

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