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10/06/2020



08/06/2020


Le chef-d’œuvre de la romancière américaine Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent, publié en français en 1939, la même année que la sortie du film aux 10 Oscars, paraît jeudi pour la première fois dans une nouvelle traduction. Publiée aux éditions Gallmeister, cette nouvelle version a nécessité un an de travail et de recherches de la part de la traductrice Josette Chicheportiche qui a eu la difficile tâche de revisiter une œuvre, superbe et flamboyante, mais aussi terriblement datée et scandaleuse dans sa façon de décrire les rapports raciaux dans le Sud esclavagiste.

Dans la version française éditée depuis 1939 par Gallimard, le traducteur «historique» de Margaret Mitchell, Pierre-François Caillé (1907-1979) avait choisi de faire parler les Noirs de la plantation de façon caricaturale remplaçant notamment les sons «r» par une apostrophe.
«C’est-y la bonne de vot’enfant? Ma’ame Sca’lett, elle est t’op jeune pou’ s’occuper du fils de missié Cha’les!», dit ainsi un personnage noir dans la version de 1939. Sous la plume de Josette Chicheportiche cela devient: «C’est la nurse de vot’enfant? Ma’ame Scarlett, l’est trop jeune pour s’occuper du seul bébé de m’sieur Charles!»

Dans une des lettres, Pierre-François Caillé explique à la romancière ses choix de traducteur. «Vous remarquerez, l’omission de la consonne r caractéristique de ce langage que nous appelons souvent “petit nègre”. Je crois qu’il n’y avait pas d’autre façon de procéder», se justifie-t-il dans une lettre datée de décembre 1937. «Je crois que votre traduction est la seule traduction étrangère de mon livre dans laquelle les personnages nègres parlent en dialecte», le félicite en retour la romancière.

Le Figaro

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