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[…] Ces simulations battent en brèche la stratégie de l’aplatissement de courbe, qui consiste à ralentir la diffusion de l’épidémie pour l’étaler dans le temps et éviter que les services hospitaliers croulent sous le nombre de cas à traiter, sans pour autant chercher à arrêter complètement l’épidémie.

En effet, d’après les résultats de ces simulations, même les mesures qui ont été proposées pour implémenter une stratégie de ce type ne permettraient pas d’empêcher la submersion du système hospitalier, puisque, dans le meilleur des cas, les besoins en lits de réanimation seraient huit fois supérieurs à notre capacité.
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En définitive, le gouvernement a attendu avant de prendre des mesures fortes par peur de pénaliser l’économie, mais à cause de ça, nous devrons rester confinés plus longtemps que s’il avait pris ces mesures plus rapidement, parce qu’au moment où l’épidémie atteindra un plateau il y aura plus de gens dans les hôpitaux que ça n’aurait été le cas autrement. En effet, comme le nombre de gens admis en réanimation croît de façon exponentielle ou polynomiale tant qu’on n’a pas réussi à ralentir l’épidémie, il y aura beaucoup plus de gens dans les unités de réanimation au moment où l’épidémie atteindra un plateau que si le gouvernement avait ordonné le confinement ne serait-ce qu’une semaine plus tôt. Sans même parler des pertes en vies humaines, le coût pour l’économie sera donc finalement plus élevé qu’il ne l’aurait été si le gouvernement avait réagi plus tôt. Ainsi, en cherchant à limiter les dégâts pour l’économie (un objectif en soi tout à fait respectable), le gouvernement aura finalement alourdi la facture.

Il faudra se demander, quand tout sera fini, comment il se fait que des gens anonymes sans qualifications particulières mais apparemment dotés d’un minimum de bon sens avaient anticipé cette crise et commencé à suivre la situation dans le reste du monde il y a plusieurs semaines, alors que nos dirigeants n’ont manifestement suivi ça que de très loin et ne s’étaient à l’évidence pas préparés au pire. Il faudra d’ailleurs également s’interroger sur le rôle des médias dans cette affaire, qui n’ont guère fait preuve de plus de clairvoyance que le gouvernement, ni été très présents pendant la crise pour exiger plus de transparence de la part de celui-ci.
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Marianne

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