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Traduction de la conclusion de l’étude

L’Europe se diversifie de plus en plus. Depuis 1980, la part de la population née à l’étranger a plus que doublé en Europe occidentale, les deux tiers environ de l’augmentation générés par l’immigration en provenance de l’extérieur de l’Europe. Si la diversité de la population peut avoir d’importants avantages économiques à long terme (Ortega et Peri, 2014 ; Alesina et al., 2016 ; 2016 ; Sequeira et al., 2019 ; Tabellini, 2018), à court terme, l’immigration et la diversité sont perçues par beaucoup comme une menace pour la cohésion sociale et comme un risque pour les systèmes de protection sociale. Cela montre que l’augmentation de l’hétérogénéité de la population en Europe est en corrélation avec des changements d’attitude envers la redistribution parmi les électeurs nés en Europe. C’est notamment le cas pour les les électeurs de centre-droit dans les régions appartenant à des pays dotés de vastes systèmes de protection sociale et de niveaux élevés de la ségrégation résidentielle entre les immigrants et les autochtones. Les effets sont également plus importants lorsque les immigrants sont moins qualifiés et lorsqu’ils viennent du Moyen-Orient ou de l’Europe de l’Est pays.

Bien que nos résultats soient cohérents avec les effets de loyauté au groupe (c’est-à-dire avec le fait que les individus préfèrent redistribuer vers l’intérieur du groupe – les personnes de même race/culture/nationalité) et moins vers l’extérieur, ils ne sont pas exclusifs d’autres chaînes qui déterminent la réaction des autochtones à la redistribution, comme la crainte des contribuables de devoir payer pour les avantages des immigrants (plus pauvres) souvent dépeints comme des resquilleurs du système d’aide sociale.

Un autre canal possible est lié aux préoccupations concernant le resserrement de la concurrence sur le marché du travail, qui a entraîné par la perception qu’ont les travailleurs immigrants et les travailleurs autochtones connexes des risques plus élevés de mobilité des revenus vers le bas. Pour s’assurer contre ce risque, les travailleurs autochtones peuvent exiger une plus grande redistribution ; Inversement, lorsque les immigrants sont perçus comme un complément à la main-d’œuvre autochtone (Ottaviano et Peri, 2012) et, par conséquent, comme les salaires des autochtones augmentent, les électeurs autochtones pourraient plutôt diminuer leur la demande de redistribution, car ils sont moins susceptibles de se trouver du côté des bénéficiaires de l’aide sociale l’État.

Les résultats ci-dessus ont de nombreuses implications politiques. L’une d’entre elles est que les partis de gauche auront plus de difficulté à attirer les électeurs lorsqu’ils proposeront des politiques qui sont à la à la fois ouvert à l’immigration et fortement redistributif. Leur noyau dur sera d’accord avec de telles politiques, mais ils auront du mal à attirer les électeurs modérés de centre-droit. Une autre implication est que nous devrions voir de nouveaux partis proposant une distribution les politiques et les politiques anti-immigration, et cela semble être le cas pour les partis ” populistes comme le Rassemblement (ex-Front) National en France, la Lega en Italie, ou l’AfD en Allemagne. Troisièmement, les parties qui sont moins favorables à la redistribution peuvent utiliser l’immigration comme un outil pour promouvoir des politiques de bien-être moins généreuses, en utilisant l’antipathie des électeurs envers des immigrants. Alesina, Miano et Stantcheva (2018) documentent le très grand degré de désinformation négative sur les immigrants, qui est répandu dans les quelques pays qu’ils étudient. Les partis anti-redistribution sont incités à maintenir et à exagérer cette désinformation. Dans l’ensemble, les politiques traditionnellement généreuses et inclusives des pays européens font face au dilemme des autochtones qui les favorisent pour eux-mêmes mais s’y opposent pour les immigrants. Cela risque d’entraîner des ajustements de politiques dans diverses directions, notamment en échangeant la générosité de la politique d’immigration et la générosité de l’État providence, ou même en adoptant des politiques discriminatoires extrêmes à l’égard des immigrants en termes d’accès à l’État providence.

Lien vers le rapport

Complément :

Patrick Buisson :

“Ce que je préconise est toute autre chose: la rupture avec la préférence immigrée. En 2008, j’ai proposé à Nicolas Sarkozy de remplacer le critère du quartier par le critère unique des revenus. Ce qui aurait changé du tout au tout la politique de la ville en élargissant la géographie des aides aux zones périurbaines et aux petites villes en déclin non éligibles jusque-là à la manne étatique. Il a refusé et a perpétué un système profondément injuste qui est pour beaucoup dans la délégitimation de l’Etat-providence. Les Français les plus défavorisés ont pour la plupart le sentiment justifié qu’il y a une rupture d’égalité au bénéfice des populations immigrées. C’est là le principal ressort du vote FN.”

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