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Objet d’un rappel à l’ordre pour avoir utilisé le terme “nègre” dans l’enceinte du parlement régional de Schwerin, Nikolaus Kramer, président du groupe parlementaire d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), avait porté plainte. La justice vient de lui donner raison, ce vendredi 20 décembre.

En parlant de ‘nègres’, un député du parlement régional de Schwerin [capitale du Land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, dans le nord-est du pays] ne contrevient pas automatiquement à la dignité et au bon ordre de l’assemblée”. Ainsi en a décidé le tribunal constitutionnel du Land, basé à Greifswald.

Les incidents remontent à octobre 2018 : en plein débat parlementaire sur les prestations sociales accordées aux demandeurs d’asile et déboutés du droit d’asile, le député régional et président du groupe parlementaire Alternative pour l’Allemagne (AfD), Nikolaus Kramer, avait perturbé le discours d’une députée de gauche en criant à plusieurs reprises “des nègres” dans l’hémicycle. Il avait expliqué à la tribune : “Je veux m’exprimer sur le fond. J’ai choisi sciemment le terme ‘nègre’, car je n’entends pas me laisser dicter ce qui est une insulte et ce qui ne l’est pas.” Ces propos avaient aussitôt été dénoncés non seulement par Die Linke (gauche radicale) mais aussi par les sociaux-démocrates du SPD. […]

Kramer a protesté contre cette mesure devant la cour constitutionnelle de l’État, car le conseil des anciens avait rejeté son objection. […] “Le mot ne porte pas atteinte à la dignité de la Chambre, ni n’interfère avec la capacité de travail du Parlement. Aujourd’hui, ce mot est considéré comme inapproprié et irrespectueux par certains, mais pas par d’autres. Il est parfaitement possible et légitime d’utiliser le mot de façon traditionnelle, sans vouloir offenser qui que ce soit.

Les juges ont donné raison à Kramer : “Le rappel à l’ordre, qui a été unanimement prononcé lorsque Kramer a fait usage à plusieurs reprises le mot ‘nègre’ dans différents contextes, cela ne remplit pas les conditions (pour un rappel à l’ordre, ndlr), parce qu’en tout cas le député n’a pas violé la dignité de l’Assemblée. Le droit à la liberté d’expression du requérant a été violé.

Le vice-président du Landtag n’a pas fait de distinction plus précise entre les différents usages du mot et a donc porté un jugement d’ordre général. […]

Süddeutsche Zeitung

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