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Deux fonctionnaires, le général Georgelin, ancien chef d’état-major des armées, l’autre, Didier Lallement, préfet de police de Paris, sont encore en fonction alors qu’ils se sont récemment comportés comme les potentats d’un régime totalitaire. Selon Daniel Schneidermann, certain glissement est en cours, encore faut-il le qualifier.

Ils ont précisément été nommés, le premier pour marcher sur le corps des architectes des Monuments historiques, afin que soit respecté le délai présidentiel, le second pour dissuader par la peur les manifestants éventuels.

Soit deux hantises d’aujourd’hui : l’effondrement écologique, et «la montée des autoritarismes». On les guette. […]

Personnellement nommé par Emmanuel Macron pour reconstruire la cathédrale incendiée dans un délai de cinq ans (à temps pour les Jeux olympiques), le général Jean-Louis Georgelin, ancien chef d’état-major des armées, comparaît devant la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée. […] A quoi l’architecte en chef des Monuments historiques a répondu que le délai de cinq ans lui semblait tenable pour une reconstruction à l’identique, mais pas en cas de «geste architectural». Voici donc le général interrogé par les députés sur cette objection de l’architecte en chef. Réponse : «Je lui ai déjà expliqué plusieurs fois qu’il ferme sa gueule !»

Quelques jours plus tard, suivi par une caméra de BFM, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, vient visiter la place d’Italie à Paris, au lendemain de rudes affrontements qui ont marqué le premier anniversaire des gilets jaunes.[…] Interpellé par une passante, sexagénaire, se présentant comme «gilet jaune», le préfet interrompt sèchement la conversation : «Nous ne sommes pas du même camp, madame !»

Deux répliques qui claquent. Le général Georgelin a donc publiquement fait part aux parlementaires de son mépris pour le corps des architectes des Monuments historiques, tandis que le préfet Lallement assumait benoîtement de servir son «camp» politique. Et puis ? Et puis rien. […] On guette Armageddon, on tremble du putsch à venir. Mais la survenue d’un régime autoritaire, l’effondrement des écosystèmes ne surviennent pas un beau matin. Ce sont des processus, des glissements, des renoncements, des accoutumances.

Libération

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