Fdesouche
A Pattaya, non loin de Bangkok, des retraités occidentaux s’offrent de dociles compagnes, en toute décomplexion. Pour Arte Radio, Manon Prigent les a rencontrés.

Ils ont trouvé l’amour auprès de jeunes femmes. Pierre (78 ans), Philippe, (69) et Maurice (64) coulent des jours heureux à Pattaya, en Thaïlande. Située à une centaine de kilomètres de Bangkok, cette ville balnéaire a d’abord été choisie par les militaires américains pour venir s’y délasser en pleine guerre du Vietnam. Elle accueille aujourd’hui un nombre croissant d’expatriés français, majoritairement des hommes de plus de 60 ans. Béatrice, la soixantaine, s’y est quant à elle installée avec son mari français depuis une dizaine d’années. Elle voit se multiplier autour d’elle les histoires amoureuses unissant de jeunes femmes thaïlandaises à des retraités français, à l’instar de Pierre, Philippe et Maurice. Histoires d’un soir, concubinages, mariages ou déconvenues, ils racontent sans tabou le quotidien de ces relations qui dessinent des rapports de force inattendus. Comme dit l’un des intervenants, c’est “Plateforme” de Michel Houellebecq, mais en vrai.

Un eldorado sexuel, voilà ce qu’ont trouvé ces retraités fraîchement ­débarqués à Pattaya pour leurs ­vacances. C’est avec un enthousiasme décomplexé qu’ils racontent leur tourisme sordide en Thaïlande, au micro de ­Manon Prigent, pour Arte Radio. Pierre, 78 ans, a même fini par s’installer là-bas : « La première femme que j’ai rencontrée avait 19 ans, ici on ne tient pas compte de l’âge, ni même de l’état physique — raison pour laquelle on croise de nombreux handicapés : tu peux n’avoir ni bras ni jambes, tu trouveras toujours quelqu’un pour s’occuper de toi. » Contre 300 euros par mois, ils s’offrent une jeunette prévenante et docile pour leurs vieux jours. Le septuagénaire préfère parler de « retour sur investissement », même s’il déplore que les Thaïlandaises ne soient pas « aussi vicelardes qu’en Europe ». Plus lucide, Philippe livre son analyse : « C’est un désert affectif avec tous les déchets, les névrosés — et j’en fais partie. » La journaliste a recueilli leurs propos sans exprimer son point de vue, sondant un sujet tabou du côté des clients qui consomment cette jeunesse comme s’ils faisaient de l’humanitaire. Elle répond à nos questions.

Ecouter le podcast en cliquant Télérama ICI

Télérama

Fdesouche sur les réseaux sociaux