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Dans « Tribun du peuple », le deuxième tome de ses Mémoires, l’ancien président du FN dresse un portrait particulièrement sévère de l’ancien chef de l’État.

(…) “Je voulus pourtant pousser Chirac à tenir le rôle que son étiquette politique commandait. Sa mauvaise réputation plaidait en sa faveur. Le surnom de Facho Chirac que lui avait donné Le Canard enchaîné, celui de Bulldozer qu’il devait à Pompidou, l’appel de Cochin que lui avaient mitonné Pierre Juillet et Marie‐France Garaud, le récit de Mai 68 qui courait, où on le voyait négociant rue de Grenelle avec un pistolet dans la poche. Gagné par cette mythologie qu’il laissait astucieusement répandre, je lui faisais crédit d’être une force de la nature arriviste, peu regardante sur les moyens, mais sans états d’âme quant aux convictions. J’espérais donc que la raison aurait prise sur lui et que, si l’union des droites servait son intérêt, il s’y résoudrait. Je le croyais requin pour les ambitions, méduse pour les idées. Je me trompais. L’histoire allait prouver que derrière ce commode profil de Rastignac se cachait un militant résolu de l’Anti‐France.”

(…) “Dès la fin du mois d’octobre 1977, il avait déclaré : Lier le chômage à la présence des immigrants est une réaction primaire.

En 1979, il s’était prononcé aussi pour le vote des immigrés aux élections municipales (donc indirectement aux sénatoriales). À L’Heure de vérité, en juin 1982, il pontifiait sur le registre moral : Il serait inadmissible de renvoyer maintenant les immigrés.”

(…) “Il me semble que la réponse est dans la question. Au‐delà des détails et des manœuvres politiciennes, je crois tout simplement que Chirac ne voulait pas sauver cette France, qu’il était d’accord avec la gauche pour faire advenir ce qui est advenu.

Il était d’accord avec la gauche, nourri de la même idéologie, pour changer la France et remplacer son peuple. Ce n’est pas un hasard s’il allait faire tant de tintouin, plus tard, sur la fracture sociale. Étudiant marxiste vieilli, Chirac n’accorde nulle importance à la lignée ni au territoire, son monde se divise exclusivement en classes. La nation est pour lui une vue de l’esprit qu’il convient de jeter aux poubelles de l’histoire. Je n’ai pas tout de suite mesuré l’irréfragable solidité des convictions antinationales de Chirac, mais j’ai senti sa haine. Si Chirac ne voulut pas d’une majorité de droite nationale qu’essayaient de négocier Junot, Violet et Malaud, c’est qu’il haïssait la droite et la nation.”

(…) Le Point

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