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Pour le sociologue Mathieu Ichou, spécialiste de l’immigration, les trajectoires scolaires des enfants d’immigrés dépendent, en partie, de l’origine des élèves.

Quelles trajectoires avez-vous principalement observées dans le parcours scolaire de ces enfants ? Y a-t-il des différences selon les origines ethniques des parents ?

Encore une fois, les différences sont importantes dans les trajectoires scolaires des enfants d’immigrés. Cette diversité recoupe partiellement des différences d’origine des élèves. Certains groupes ont des parcours moins favorables que les enfants de natifs des mêmes milieux sociaux : c’est le cas notamment des enfants d’immigrés turcs et des pays du Sahel. D’autres groupes, en revanche, ont de meilleures scolarités que les enfants de natifs comparables : c’est surtout le cas des enfants d’immigrés d’Asie du Sud-Est. Entre ces deux pôles, les élèves dont les parents sont nés au Portugal ou dans un pays du Maghreb occupent, en moyenne, une position intermédiaire. Mais, au-delà même de ces différences entre groupes, les variations les plus fortes sont observables au sein de chacun de ces groupes d’origine.

Que traduisent ces disparités entre enfants d’immigrés et ceux de natifs ? Que nous disent-elles sur la société française, notamment au regard du principe de l’égalité des chances ?

Un des effets néfastes à la scolarité des enfants d’immigrés qui se déroule dans la société française, comme dans d’autres pays d’immigration, est lié à la ségrégation scolaire. Elle résulte de mécanismes ségrégatifs hors de l’école avec la ségrégation résidentielle. Mais il y a aussi des mécanismes de ségrégation propres à l’école. Par exemple on les voit dans la façon dont les élèves sont répartis entre les classes – avec des conséquences négatives pour les enfants d’immigrés.

yabiladi

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