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Le député de La France insoumise publie un brûlot contre Emmanuel Macron. Brillant, mais non dénué de sous-entendus sur les « puissants amis » du président.

On tient donc le premier opposant à Emmanuel Macron. Opposant, le mot est faible, puisque François Ruffin déteste le chef de l’État, et il ne s’en cache pas, bien que les deux compatriotes aient fréquenté à deux ans d’intervalle le même établissement, le lycée la Providence à Amiens.

Alors, oui, il est violent, le fondateur de Fakir, jusqu’à la caricature, jusqu’à la haine. (…) Il dessine ad nauseam la galaxie Macron, faite de Drahi, de Niel, de Minc, de Bolloré, d’Attali, de Hermant, tous « séduits » par l’énarque devenu président. « Ils vous ont si bien nourri, si bien rempli votre gamelle, vous êtes aujourd’hui leur créature, leur toutou, ils vous tiennent par la laisse. »

Mais il y a toutefois quelque chose qui chiffonne à la lecture de son livre, et là, précisément parce qu’il est intelligent et habile, Ruffin ne peut ignorer l’interprétation que ne manqueront pas de faire certains lecteurs, y compris de bonne foi, de passages sur les influences du président. Le banquier Macron est sa cible. Pourquoi pas. Il ne dit pas seulement « banquier », il répète « Rothschild ». Macron fut en effet l’employé de cette banque. Puis l’auteur a ces mots : « Les gens de la commission Attali et de la banque Rothschild  ? Les gens qui vous ont fabriqué, et que vous servez  ? Seuls eux existent, pour vous. Les autres gens, les millions de Marie et compagnie n’ont servi, au mieux, que de décor à votre vie, de figurants, jamais au premier plan. » Il enchaîne sur la formation du président censée montrer sa déconnexion. Il refait le CV : la Providence, Henri-IV, Sciences Po, l’ENA, commission Attali, banque Rothschild, Élysée… Et il a ce passage, cité plus haut, dans lequel il est dit que si Macron est ce qu’il est, c’est d’abord parce qu’il est passé par la banque Rothschild et par la commission Attali, et non davantage pour son passage à l’ENA ou à l’inspection des finances. Ruffin, plus loin : « Votre nom est apparu dans la campagne de François Hollande, associé à une banque : Rothschild. » Mais, pour se prémunir des accusations, il précise dans la foulée : « La synagogue, l’église ou le temple, je m’en fiche bien. Les protestants de JPMorgan, dans votre CV, m’auraient fait le même effet. Banquier, banquier d’affaires, ça me suffisait. » Cette mise au point le prouve : il sait, dans un contexte pour le moins mauvais pour les Français de confession juive, la manière dont certains entendront ses propos.

(…)Le Point

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