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Tribune. Ils appelaient ça la « Ligue du LOL », nous appelons ça du cyberharcèlement. Soudain, plus personne ne rit. Réunis dans un groupe Facebook privé, une trentaine d’utilisateurs populaires de Twitter – dont des journalistes et des communicants parisiens – sont soupçonnés d’avoir participé à des campagnes de cyberharcèlement à partir de 2009 et durant des années.

A coup de tweets sexistes, racistes, homophobes et antisémites, de canulars téléphoniques, de photomontages pornographiques, ils s’en sont pris à quelques hommes, mais surtout à des femmes, militantes et journalistes. Et parce qu’elles connaissaient les agresseurs qui étaient en poste ou exerçant des responsabilités dans des médias, parce qu’elles savaient qu’elles ne seraient pas entendues, parce qu’elles craignaient des répercussions sur leur carrière, leur parole a été entravée. (…)

Car la Ligue du LOL n’a rien d’une exception. Elle ne concerne pas seulement le petit milieu journalistique parisien mais l’ensemble de la société. Elle illustre la réalité d’une domination masculine fondée sur la cooptation et l’entre-soi entre hommes, blancs et hétérosexuels.

Nous appelons les directions des rédactions à prendre la mesure de la gravité du cyberharcèlement dont sont victimes les femmes journalistes, particulièrement si elles sont racisées, handicapées, grosses ou issues de la communauté LGBTQ + [lesbiennes, gays, bisexuels, transidentitaires et queer, le symbole « + » vise à inclure les personnes d’autres identités ou orientations sexuelles].

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