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Poussé par le président du Sénat pour siéger au collège de l’autorité, ce rédacteur en chef de France Télévisions n’est pas réputé en interne pour son impertinence et traîne quelques casseroles.

A France Télévisions, on n’en revient toujours pas. Et on se demande : mais pourquoi lui ? Le prochain membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) issu de la maison devrait être Hervé Godechot. Rédacteur en chef et éditorialiste économique de la chaîne d’info Franceinfo, le journaliste est proposé pour siéger au collège de l’autorité indépendante par Gérard Larcher, le président du Sénat. L’intéressé sera auditionné mercredi matin par la commission de la culture, de l’éducation et de l’information de la Haute Assemblée, qui doit valider sa candidature pour qu’elle soit effective. «Hervé Godechot a beaucoup d’entre soi et sait fréquenter les milieux qui comptent», raconte une journaliste de France Télévisions qui le connaît bien et le dépeint en homme de réseaux.

«C’est scandaleux de le voir arriver au CSA, dit Joy Banerjee, journaliste à France 3 et délégué SNJ-CGT. Il y a tellement de gens qui le mériteraient à sa place.» Le personnage traîne quelques casseroles difficilement compatibles avec la détention d’un siège au CSA. En 1997, Hervé Godechot, alors reporter à France 3, avait écopé de quelques jours de mise à pied pour avoir pris part à un système de faux JT tournés pour vanter les mérites de l’industrie pharmaceutique. L’histoire avait fait grand bruit à l’époque. Puis en 2014, il était le rédacteur en chef du 19/20 quand un scoop sur l’affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy avait été supprimé du journal.

«Choix surprenant»

Au-delà de ces embarrassants états de service, «c’est un choix surprenant, s’étonne un ponte de l’info à France Télévisions. Il n’a pas franchement marqué les esprits dans la rédaction. C’est un personnage sans conviction ni passion, pas une statue du journalisme contemporain.» Un profil parfait pour l’ambiance ouatée du CSA, diraient les détracteurs de l’institution désormais dirigée par Roch-Olivier Maistre. «Il n’est pas réputé pour ses reportages tranchants, constate Joy Banerjee. Ce n’est pas un chef odieux, violent ou autoritaire, mais quelqu’un d’affable et courtois, très ambitieux. Il est très vite grimpé dans la hiérarchie…»
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Libération

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