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Mardi dernier, alors que Mahmoud est en train de servir les plats dans la grande salle à manger du centre, il est alerté par des cris. Une jeune femme vient de se faire agresser par le chef-cuisinier, un homme d’une quarantaine d’années, pris d’une soudaine crise de démence : « J’ai entendu la fille crier. J’ai vu qu’elle avait le visage en sang. Le monsieur venait de la frapper avec une scie à découper la viande » , raconte Mahmoud.

Avec beaucoup de sang froid, il va alors affronter l’agresseur qui vient de s’emparer d’un long couteau. « Je me suis approché de lui et lui ai dit : « Chef, il faut laisser cette fille ». J’avais peur qu’il l’achève, qu’il la tue. Je l’ai ceinturé, maîtrisé, et je l’ai poussé dans la cuisine. J’ai réussi à le raisonner, à lui faire poser son couteau. Ensuite, j’ai parlé avec lui en attendant l’arrivée des gendarmes. C’est vrai que j’ai pris des risques, poursuit Mahmoud, mais je n’ai pas hésité, je voulais sauver cette fille. C’est Dieu qui m’a donné la force pour le faire ».
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Pour les gendarmes, « Mahmoud Diallo mérite de voir sa situation régulariser [sic], au même titre que le sans-papier malien qui à Paris avait sauvé un enfant suspendu à un balcon, en escaladant la façade d’un immeuble ». Ce dernier avait été naturalisé et a depuis intégré la brigade de sapeurs-pompiers de Paris.

Fort de ce soutien, Mahmoud espère pouvoir obtenir des papiers pour rester en France : « Je suis fier, dit-il sobrement. Qu’un jeune Guinéen ait défendu une Française, cela va rester dans l’histoire. Je veux rester ici pour continuer à apprendre le métier de cuisinier. Mon objectif est de retourner un jour en Guinée pour ouvrir un restaurant de cuisine française ».
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Le Parisien

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