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Le pays tente de devenir plus attractif pour les descendants d’esclaves et ses ressortissants partis vivre à l’étranger.

[…] En septembre 2018, le chef de l’Etat ghanéen Nana Akufo-Addo a inauguré « l’année du retour », douze mois pendant lesquels le pays d’Afrique de l’Ouest organise des festivals ou des événements pour commémorer les victimes de l’esclavage. Une manière aussi de rappeler aux Africains de la diaspora, même plusieurs siècles après le départ forcé de leurs ancêtres, que leurs racines se trouvent ici. « Nous savons les succès extraordinaires et la contribution qu’ils ont apportés en Amérique, et il est important que, 400 ans plus tard, nous célébrions leur courage et leur sacrifice », a déclaré le chef de l’Etat.

Le Ghana a toujours maintenu des liens importants avec les Etats-Unis, et M. Akufo-Addo n’est pas le premier à faire des appels du pied à la diaspora. Le père de l’indépendance, Kwame Nkrumah, avait déjà tenu des propos en ce sens. Et en 2000, le Parlement ghanéen a voté une loi permettant à toute personne de la diaspora de s’installer et de travailler plus facilement dans le pays.

La ministre du tourisme, Catherine Abelema Afeku, a encore simplifié l’obtention des visas et fondé Panafest, un festival de théâtre, pour que puissent se rencontrer les artistes africains et ceux de la diaspora « autour des questions de l’esclavage ». Le Ghana tente également de devenir plus attractif pour ses ressortissants partis vivre à l’étranger. Le président Akufo-Addo, lors de la visite du président français Emmanuel Macron fin 2017, s’était engagé à « convaincre la jeunesse que les opportunités sont ici, chez nous ». « C’est le manque d’opportunités qui pousse les jeunes à partir », avait-il martelé.

Aujourd’hui, des Ghanéens partis il y a plusieurs années commencent à rentrer, comme Christabel Dadzie. Elle a vécu pendant dix ans aux Etats-Unis avant de revenir au pays et d’y fonder Ahaspora Young Professionals, une start-up qui accompagne les Ghanéens émigrés à se réinstaller dans leur patrie. Grâce à un réseau d’adhérents d’environ 2.000 personnes, Christabel Dadzie soutient la recherche d’un emploi, de logement, ou la gestion des problèmes du quotidien de ceux qui sont revenus à Ghana. […]

Que ce soit pour les Ghanéens de la diaspora ou les anciens descendants d’esclaves, le message du gouvernement et de ceux qui ont déjà fait le voyage est le même : « On vous aime ici. Rentrez à la maison. »

Le Monde

Merci à DupontDurand

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