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En 2017-2018, un dispositif national a permis à près de 8 000 étrangers d’apprendre la langue pour pouvoir accompagner leurs enfants.

Il est quatorze heures. Ou deux heures du matin. Ou bien deux heures de l’après-midi. « Mais deux heures du soir, ça n’existe pas. »« C’est un piège », devine l’une des élèves tandis que sa camarade corrige l’exercice au tableau. Et combien y a-t-il de minutes dans un quart d’heure ? Ou comment écrire vingt-quatre heures en toutes lettres ?

A l’école maternelle Marx-Dormoy, dans le 18e arrondissement de Paris, une quinzaine d’élèves s’appliquent autour du temps qui passe. Ceux-là n’ont pas 3 ans, mais 30 ou 40 ans et sont réunis dans le cadre du dispositif national de cours de français gratuits « Ouvrir l’école aux parents pour la réussite des enfants ». Cofinancé par les ministères de l’intérieur et de l’éducation nationale, il s’est déployé en 2018 dans 477 établissements scolaires, soit dix fois plus qu’à son lancement il y a dix ans. « Le dispositif nous permet de faire découvrir aux parents l’école française et de leur donner les codes d’une scolarité, valorise Angela Dumas, référente du dispositif sur l’académie de Paris. Le vecteur, c’est la langue, mais on est dans l’école et on parle de l’école. »

En 2017-2018, 7 774 parents d’élèves étrangers ont suivi ces cours en France, des femmes très majoritairement. La plupart sont originaires d’Afrique, et en particulier du Maghreb, mais aussi d’Asie, d’Europe de l’Est ou encore d’Amérique du Sud. A l’école Marx-Dormoy, deux fois deux heures par semaine, une quinzaine d’entre elles progressent dans l’acquisition de la langue.

Budget doublé

Devant le succès du programme, « il a été décidé de doubler en 2020 au plus tard le budget consacré à ce dispositif, explique-t-on à la Direction générale des étrangers en France, afin de permettre une augmentation significative du nombre de bénéficiaires et, parallèlement, d’accroître la durée moyenne et d’améliorer le contenu des formations ».

Dans la petite salle de l’école Marx-Dormoy qui accueille le cours, trois bébés sont aussi présents ce matin-là, l’un endormi dans une nacelle, l’autre s’agitant dans un porte-bébé, et le dernier silencieux sur les genoux de sa mère. Soubashini conjugue le verbe « pousser ». Et se lève pour partir. Cette Sri-Lankaise de 43 ans, arrivée en France en 2016, vient d’obtenir un titre de séjour et s’apprête à entamer une formation d’employée de commerce. Grâce à l’atelier « Ouvrir l’école aux parents… »

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Le Monde

 

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