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17/12/18

Ils réclamaient 30 000 € au titre du préjudice moral, s’estimant victimes d’un « contrôle au faciès » lors d’une sortie scolaire en mars 2017.
La justice a rejeté, ce lundi, les demandes de trois anciens lycéens d’Epinay-sur-Seine qui avaient attaqué l’Etat pour « contrôle au faciès ». Les deux contrôles de police subis par les trois jeunes gens ne peuvent être considérés « comme ayant été discriminatoires », ont estimé les magistrats.

Une décision jugée « scandaleuse » par leur avocat Me Slim Ben Achour. Mamadou, l’un des plaignants, s’est dit « outré, choqué ». Les jeunes gens devraient faire appel de cette décision.

(…) Le Parisien


11/04/17

Guidés par leur professeur, Ilyas, Zackaria et Mamadou, décident d’assigner l’État pour “discrimination raciale”. Ces trois lycéens d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) avaient été contrôlés par des policiers gare du Nord lors d’une sortie scolaire.

Lundi 10 avril, rendez-vous était donné aux journalistes au cabinet de Slim Ben Achour. Sont présents, Elise Boscherel, professeur de lettres et d’histoire-géographie au lycée Louise-Michel d’Épinay-sur-Seine et les trois lycéens, Mamadou, Ilyas et Zackaria. L’annonce est faite : les trois élèves ont décidé d’assigner l’État en justice pour “discrimination raciale”. Le 1er mars dernier, gare du Nord à Paris, des policiers avaient soumis ces trois jeunes à un contrôle d’identité durant une sortie scolaire. Un contrôle tendu. Leur professeur a fait de cette histoire un cas emblématique du problème des contrôles au faciès en France.
“Nous ne pouvons plus laisser notre jeunesse, nos enfants, maltraités de la sorte”
Me Slim Ben Achour, est un avocat reconnu dans la lutte contre les discriminations. Il a réussi, pour la première fois, en novembre 2016, à faire condamner l’État français, pour faute lourde en raison de contrôles d’identité discriminatoires. “Une action en vue d’engager la responsabilité de l’État va être lancée (…) Nous ne pouvons plus laisser notre jeunesse, nos enfants, maltraités de la sorte”, estime l’avocat qui annonce que l’assignation sera déposée devant le tribunal de grande instance de Paris ce mercredi au plus tard.
Les requérants comptent également saisir le défenseur des droits, Jacques Toubon. De son côté, l’enseignante, Elise Boscherel, a interpellé la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, pour lui demander l’interdiction des contrôles durant les sorties scolaires. Elle demande même qu’une circulaire soit prise en ce sens. Sans réponse pour le moment. Une affaire qui prend forme alors qu’un important débat de société s’est installé sur les questions des violences policières après la mort d’Adama Traoré et de Shaoyao Liu et le viol de Théo.

(…) Bondy Blog



Voici comment Libé présentait l’enseignante en 2015 :

Elise Boscherel est professeure de français et d’histoire-géographie au lycée professionnel Louise-Michel d’Epinay-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis. Cette femme blonde de 33 ans au regard décidé est venue à l’enseignement par la politique. Militante à l’Unef pendant ses études à Rennes, conseillère municipale à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) en 2008, candidate PS aux cantonales de 2011, fille de syndicaliste, elle avait tout pour devenir une apparatchik. Mais après la campagne, elle choisit un tout autre chemin. «Je ne voulais pas dépendre du parti, et je voulais faire du terrain.» Elle se présente au concours d’enseignement en lycée professionnel et demande Saint-Denis comme première affectation, pour «être avec les élèves les plus en difficulté». Elle se retrouve d’abord à Montreuil. Aujourd’hui, à Epinay, elle ne regrette rien : «J’aime mes élèves, c’est le plus beau métier du monde.» Pour autant, pas d’angélisme. L’éducation à deux vitesses, elle la vit au quotidien. «Je revois le présent de l’indicatif en terminale ! J’ai des élèves qui ont une écriture d’enfant de 8 ans. Ils sont à l’école depuis l’âge de 3 ans, que s’est-il passé ?» Elle admet que le corps enseignant a sa part de responsabilité : «Il y a des profs super engagés, mais d’autres qui n’ont rien à faire là. A Louise-Michel, certains font une sélection avant la classe en refusant ceux qui n’ont pas leur carnet de liaison. Résultat, des élèves passent leur scolarité en dehors des cours !»

Elle reconnaît que les conditions sont difficiles, elle est d’ailleurs déjà malade un mois après la rentrée. Pour enseigner en banlieue, il faut dépasser ses prérogatives : «J’ai des mômes qui décrochent par le deal. Il y en a un en ce moment pour lequel j’ai un doute, je vais l’appeler pour le voir, quitte à lui payer un verre. Si je ne le fais pas, qui va le faire ?» La politique du gouvernement lui semble pleine de bonnes intentions, mais réduite à des mesurettes. «L’éducation ne peut pas se réfléchir seule dans les quartiers populaires. On est en voie de ghettoïsation. Moi, dans mes classes, il n’y a pas de Blancs.»

Libération


 

 

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