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Paul Adolphe Marie Prosper Granier de Cassagnac, dit Paul de Cassagnac, (Paris, 1842 – Saint-Viâtre, 1904) est un journaliste politique, un député bonapartiste d’extrême droite et un duelliste français.
Ennemi implacable de la République, il est l’inventeur du surnom péjoratif La Gueuse désignant la République, surnom repris plus tard par les royalistes de l’Action française.
Wikipédia

02/12/2018

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Dans le but d’encourager la recherche historique et de renforcer l’intérêt du public pour l’histoire des deux empires, la Fondation Napoléon décerne chaque année (reprenant la suite du Souvenir napoléonien en 1990), sur décision d’un jury indépendant, trois prix, aujourd’hui, de 5 000 euros chacun […].

Le jury des prix et bourses de la Fondation Napoléon

Président : M. Victor-André Masséna, Prince d’Essling, Président de la Fondation Napoléon
Secrétaire général : M. Laurent Theis
Membres du jury : Mme Anne Muratori-Philip, historienne ; Mme le professeur Marie-Pierre Rey, historienne ; Professeur Jacques-Olivier Boudon, président de l’Institut Napoléon ; Prince Gabriel de Broglie, chancelier de l’Institut ; M. Jacques Jourquin, historien ; Docteur Jean-François Lemaire, historien ; M. Jean-Marie Rouart, de l’Institut ; Professeur Jean Tulard, de l’Institut ; M. Emmanuel de Waresquiel, historien.

Fondation Napoléon


Passé Présent n°200 – Cassagnac, l’enfant terrible du bonapartisme from TV Libertés on Vimeo.


Cassagnac

Entretien avec l’auteur paru sur le Salon beige :

Pourquoi écrire une biographie de Paul de Cassagnac, aujourd’hui en 2018 ? Que peut-il nous apporter ?

Paul de Cassagnac a combattu une trentaine d’années pour le rétablissement de la monarchie en France. Sa vie est une leçon de courage politique : il a connu une vingtaine de duels, est devenu un habitué des tribunaux, a même été condamné à deux mois de prison pour ses articles (il est gracié par le duc de Broglie en 1877) et a été exclu trois fois de la Chambre des députés. À une époque où les députés n’étaient pas rémunérés de la même façon qu’aujourd’hui et où le remboursement des campagnes électorales n’existait pas, il dépense sans compter afin de garder son arrondissement. C’est donc un exemple d’abnégation et d’opiniâtreté. Son parcours permet de retracer la vie politique de cette époque, qui peut nous rappeler la nôtre à certains égards : pragmatique, il se montre farouche partisan de l’Union conservatrice, qui est une union des droites (bonapartiste et royaliste) ; il combat la républicanisation du parti bonapartiste dans les années 1880 et 1890 et, à partir de 1891, il s’oppose au Ralliement, affirmant son indépendance à l’égard du Saint-Siège en politique.

Hostile à la République, qu’il appelle La Gueuse, Paul de Cassagnac est d’abord impérialiste. Qu’est-ce que cela signifie ?

Chronologiquement, Paul de Cassagnac est effectivement d’abord un impérialiste, mais à partir de la mort du prince impérial en 1879, il s’affirme « catholique d’abord, monarchiste ensuite, impérialiste après » (le terme « monarchie » étant à prendre au sens large : Empire ou royauté). L’impérialisme de Cassagnac consiste en l’association de la démocratie (avec le plébiscite) et du droit héréditaire, garant de la stabilité politique. Une originalité du personnage est qu’il distingue dès le début des années 1870 le bonapartisme, qui n’est pour lui qu’un attachement sentimental à la famille Bonaparte, de l’impérialisme, qui est un système de gouvernement. Quand il se rapproche du comte de Paris au début des années 1880, il ne trahit pas ses origines politiques de son point de vue, car l’impérialisme peut être incarné par une autre famille. Or, le comte de Paris prend quelques distances avec son libéralisme de jeunesse et accepte le principe du plébiscite en 1887.

Pourquoi s’oppose-t-il au Ralliement du pape Léon XIII ?

Plusieurs raisons expliquent son opposition. D’abord, Cassagnac est à mon sens un homme fidèle. Déçu par le prince Victor-Napoléon, il a trouvé dans le comte de Paris un homme d’un esprit supérieur, d’une volonté de fer et d’une grande bonté. De même qu’il ne cessera de revendiquer son impérialisme jusqu’à la fin de sa vie, je pense qu’il est inconcevable pour lui de déserter le combat monarchique et d’abandonner le comte de Paris. Ensuite, d’un point de vue doctrinal, la République n’est pas qu’un régime politique mais est, en France, aussi une idéologie. C’est le régime issu de la Révolution et le régime de la franc-maçonnerie qu’il abhorre. Catholique d’abord, il écrit dans un article que vouloir associer la République et le catholicisme revient à vouloir associer l’eau et le feu. Il ne croit pas enfin que le ralliement puisse être un succès sur le plan pratique : les républicains sont jaloux de leurs places et entretiennent une profonde méfiance à l’égard des ralliés auxquels ils réservent un accueil glacial.

Source : Salon beige

Autres entretiens : L’Homme nouveau, Plume d’Histoire

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