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Les 500 travailleurs étrangers qui étaient logés dans un foyer insalubre à Montreuil seront relogés dans des locaux propriété de l’État le temps de la rénovation de leur logement.

Les choses bougent enfin pour les résidents du foyer Bara à Montreuil. La mairie a annoncé jeudi 29 novembre la fermeture complète de l’établissement, dans lequel vivaient environ 500 travailleurs étrangers, principalement d’origine malienne, dans des conditions jugées indignes.

Inauguré il y a 50 ans dans une ancienne usine de piano, le foyer aurait dû être détruit et transformé en résidence sociale depuis 2013. Mais depuis cinq ans, Coallia, le gestionnaire, l’État et la municipalité sont en désaccord sur la solution de relogement à apporter aux résidents le temps que doit durer la reconstruction.

Entre-temps, le foyer s’est considérablement détérioré. « À Bara, on est comme des animaux », résumait un résident qui raconte la sur-occupation des lieux, l’omniprésence de cafards, de puces de lit et les bassines qu’il faut sortir à chaque fois qu’il pleut dans ce foyer historique, devenu au fil des années un point de rendez-vous et un lieu de vie incontournable de la diaspora malienne en Île-de-France.

« La situation à Bara fait penser aux pratiques des pires marchands de sommeil », résumait Patrice Bessac, le maire de Montreuil, dans une enquête sur la situation du foyer publiée dans La Croix il y a quelques semaines.

L’élu communiste avait décidé de réagir en réquisitionnant le 26 septembre par arrêté municipal les locaux de l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa), 15 000 m2 de bureaux propriété de l’État situé près de la mairie et vide depuis trois ans, pour y reloger les résidents volontaires. […]

Les derniers résidents restés à Bara, souvent les plus anciens, jusque-là inquiets de quitter leurs chambres pour un « squat » non reconnu officiellement, ont donc été transférés jeudi 29 novembre et le foyer historique définitivement fermé.

Les 245 résidents officiels gardent leurs baux et devront payer un loyer pour habiter le « squat municipal », le même que dans le précédent foyer, soit 140 €. Pour les 247 locataires qui occupaient le foyer de manière illégale, dans un système obscur de sous-location, les services de l’État ont inauguré au sein de l’Afpa un Centre d’hébergement d’urgence (CHU), qui restera ouvert au moins jusqu’à la fin de la période hivernale. […]

La Croix

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