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[…] Arrivés en France mardi 9 octobre avec deux autres familles libyennes, quatre Pakistanais, un Soudanais et un Ivoirien – ils sont 17 en tout –, ils font partie des migrants secourus par l’Aquarius au large de la Libye et auxquels la France a décidé d’octroyer l’asile.

Ibtissem a le regard dur et, en même temps, elle sourit du bout des lèvres. Elle prend son mal en patience. A mesure que les informations lui parviennent, cette mère de famille libyenne commence à se figurer le quotidien qui lui fera désormais office de nouvelle vie, aux côtés de son mari et de ses deux fils de 18 et 20 ans.

Modéliste pour une société italienne, Ibtissem avait déjà voyagé en Europe. Mardi, elle a découvert le continent comme réfugiée. Les 7 euros d’allocation pour demandeur d’asile qu’elle percevra tous les jours et l’appartement d’une petite cité de Langres (Haute-Marne) dans lequel elle va vivre ces prochains mois. La tapisserie tachée, la gazinière graisseuse, le lino sale. « Il y avait des gens il y a encore deux jours », justifie, un brin gênée, la femme qui l’accueille. Ibtissem ne pense qu’à une chose, acheter de l’eau de Javel et une carte SIM pour pouvoir appeler sa famille.

Cette femme de 46 ans était sur le navire humanitaire de Médecins sans frontières (MSF) et de SOS Méditerranée il y a encore dix jours. Puis elle a été transférée dans un centre fermé à Malte jusqu’à ce qu’elle prenne l’avion pour Paris, mardi, peu avant l’aube. Après leur arrivée à Roissy, un minibus a déposé les trois familles libyennes l’une après l’autre dans des centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), dans l’Aube, la Haute-Marne et les Vosges, accompagnées de fonctionnaires de l’Office français de l’immigration et de l’intégration. « On fera des courses demain et on s’occupera de vos papiers », explique l’assistante sociale du CADA à Ibtissem, qui parle un français presque courant. […]

Le Monde

Merci à Homard Shérif

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