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Ce mercredi, le rappeur Nick Conrad est passé d’anonyme à ennemi public numéro 1. La faute à un clip ultra violent et à des paroles nauséabondes, relayé avec plaisir par une fachosphère qui n’attendait que ça pour faire valider ses thèses.

En à peine 24 heures, un obscur rappeur du Val-de-Marne est passé de l’anonymat au bandeau de BFMTV. Avec fracas. De Nick Conrad, bien peu de monde avait entendu parler avant ce 26 septembre 2018. Malgré plusieurs années de présence sur YouTube, Facebook et Deezer, l’audience du jeune homme était jusque-là restée famélique. Et puis, la machine s’est emballée. En cause, la chanson PBL, pour “Pendez les Blancs” et son texte nauséabond. Dans le clip de neuf minutes, on voit le rappeur kidnapper un homme blanc avant de le torturer dans un parking et entre les tours d’une cité. Plus tard, il invite à massacrer des bébés blancs dans une crèche. Un brûlot ultra violent évidemment vu par la fachosphère comme une preuve que le racisme anti-blanc est un phénomène bien réel, diffusé dans les quartiers populaires. (…)

Mais pour la fachosphère, il devient le symbole de la “racaille islamisée”. Certains site surfent sur la grande gueule d’un rappeur en mal de buzz pour faire croître leur visibilité. Riposte Laïque le consacre “caricature monstrueuse d’une politique d’immigration sans intégration, du communautarisme haineux, de l’islamisation violente de la France”. Fdesouche lui dédie des articles qui déclenchent des centaines de commentaires. Interrogé en 2015 dans le cadre du livre La Fachosphère de Dominique Albertini et David Doucet, Pierre Sautarel créateur de cette dernière plateforme expliquait : “Nos clashs avec Morsay et Cortex ont eu beaucoup d’impact sur notre fréquentation. Beaucoup de jeunes fréquentant jeuxvideo.com nous ont rejoints suite à cela.”

L’homme fort de Fdesouche évoque ici aussi Morsay, autre rappeur venu de nulle part. Il se fait connaitre à la même époque et de la même manière. Son clip J’ai 40 meufs où il s’en prend notamment à la police municipale choque jusqu’aux ministres de la Culture, Frédérique Mitterrand, et de l’Intérieur, Brice Hortefeux.

Sortis renforcés de ces clashs, parfois inventés de toute pièce, les principaux sites de la fachoshère continueront d’agiter l’épouvantail du rap pour faire valider leurs thèses. Ils n’hésitent plus à s’attaquer même parfois à des figures populaires. Ce fut le cas de Black M en 2016. Le rappeur, parmi d’autres, devait se produire à Verdun pour le centenaire de la bataille. Dans un article, Fdesouche lançait ainsi la polémique en expliquant que l’ancien de Sexion d’Assaut “n’avait pas sa place” pour l’événement. Des accusations très vite reprises par les ténors du Front National. Dernièrement Medine a été obligé d’annuler un concert au Bataclan. Morale de l’histoire, alors qu’il devait jouer dans 1 300 personnes, son concert a été déplacé au Zenith. Sa capacité : 6 000 places.

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