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Le département d’État américain a dû se défendre d’être «raciste» après avoir été accusé par des élus démocrates de rester silencieux sur la xénophobie et mis en cause par un ex-diplomate pour le recrutement de plus en plus «blanc» de ses hauts responsables.

Les détracteurs du ministère des Affaires étrangères disent que l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche début 2017 a constitué un tournant.

«Nous sommes extrêmement alarmés par la politique de l’administration Trump qui reste silencieuse dans les forums internationaux sur le racisme et la xénophobie», écrivent six députés de l’opposition démocrate dans une lettre adressée la semaine dernière au secrétaire d’État Mike Pompeo.

Ils évoquent notamment un épisode au cours duquel un haut responsable du «State» a «contesté l’idée selon laquelle les dirigeants ont le +devoir de condamner les discours de haine et l’incitation à la haine+ et a tenté de biffer un passage entier d’un document des Nations unies qui lie la lutte contre le racisme à la construction d’une société démocratique diverse».

«C’est une politique dangereuse», dénoncent ces élus, estimant que cela ajoute à «la perception de plus en plus répandue selon laquelle certains responsables de l’administration Trump sont racistes».

À cette charge s’est ajoutée lundi la tribune d’une ex-diplomate respectée, Uzra Zeya, chargée d’affaires à l’ambassade des États-Unis à Paris de 2014 à 2017 avant de démissionner cette année après s’être vu refuser, dit-elle, plusieurs postes «sans explication».

«Trump rend la diplomatie américaine blanche à nouveau»: le titre de son article dans Politico, en écho au slogan du milliardaire républicain «Make America Great Again», résume les accusations de cette femme issue de l’immigration indienne.

Depuis 2017, écrit-elle, «les minorités ont été exclues des postes élevés».

Selon son analyse de statistiques publiques, 64% des personnes désignées par Donald Trump pour devenir ambassadeur sont des hommes blancs non hispaniques, soit sept points de plus que pendant les huit années de son prédécesseur démocrate Barack Obama. De septembre 2016 à juin 2018, la part des Noirs dans la haute diplomatie a chuté de 4,6% à 3,2%, ajoute-t-elle. […]

Le Journal de Montréal

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