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Les arrestations violentes et les déplacements massifs et forcés des Subsahariens vivant dans le nord du Maroc continuent. Mehdi Alioua, enseignant chercheur à Sciences Po à l’université internationale de Rabat, tente d’expliquer l’origine de cette opération répressive de grande ampleur et ses contradictions.

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Ces déplacements forcés, s’ils sont exceptionnels par leur ampleur, ne sont pas nouveaux. Ils constituent même l’une des composantes importantes de la nouvelle politique migratoire aux côtés de la politique de régularisation et d’intégration. Comment les deux sont-elles rendues compatibles ?
Il faudra que le Maroc choisisse. La répression ne peut pas aller de pair avec l’intégration. Même si le Maroc distingue ces deux politiques par le fait de réprimer, d’une part, les migrants sans papiers et d’intégrer, d’autre part, ceux qui en ont, il faut bien garder à l’esprit qu’il s’agit du même groupe ! Ceux qui ont obtenu leur carte de résident à la faveur de l’une des opérations exceptionnelles de régularisation étaient eux-mêmes en situation irrégulière il y a quelques années. Les opérations de police actuelles dans le Nord visent tous les Noirs indifféremment même si, après l’arrestation, les gendarmes trient et relâchent les personnes en situation régulière. Ces déplacements forcés font donc peser sur tout le groupe des Subsahariens une menace qui contredit l’injonction, en même temps, de s’intégrer à la société marocaine. […]

Ces déplacements forcés sont-ils illégaux ?

Ce que le fait le Maroc, au sens strict, c’est arrêter des gens qui n’ont pas de titre de séjour et les déplacer au nom de la perturbation de l’ordre public dont ils se rendent coupables par leurs tentatives de passages irréguliers de la frontière. Il s’agit d’une opération de police difficilement attaquable en justice. […]

yabiladi

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