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Ce militant communiste et anticolonialiste avait disparu à Alger en juin 1957, après avoir été arrêté par les parachutistes français. Son corps n’a jamais été retrouvé et son acte de décès n’a été établi qu’en 1963. L’Élysée souhaite désormais que “la Nation accomplisse un travail de vérité”.

C’est une histoire vieille de plus de soixante ans. Avec le temps, elle est devenue presque un symbole de la guerre d’Algérie. Une des dernières énigmes de cette guerre : l’affaire Audin.

En juin 1957, le mathématicien Maurice Audin, membre du Parti Communiste, disparait à Alger. Militant anticolonialiste, il est arrêté à son domicile par des parachutistes français du Général Massu, chez lui, dans le quartier du Champ-de-Manœuvres, devant sa femme, Josette et ses trois enfants car on le soupçonne d’héberger des membres de la cellule armée du PC algérien.[…]

En janvier 2014, un document sonore posthume relance l’affaire. Dans cet enregistrement, le général Paul Aussaresses explique : «On a tué Audin […] On l’a tué au couteau pour faire croire que c’était les Arabes qui l’avaient tué». Il prétend que c’est lui qui a pris cette décision.

Le journal Le Monde révèle même que l’exécuteur présumé du mathématicien «est toujours vivant. Il a 82 ans, vit reclus dans une ville de Bretagne, protégé par les lois d’amnistie votées après la guerre d’Algérie, et refuse tout entretien».[…]

Dans une déclaration que l’Élysée s’apprête à communiquer, le président de la République a décidé «qu’il était temps que la Nation accomplisse un travail de vérité» sur l’affaire Audin. Il reconnait d’abord que «Maurice Audin a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des miliaires». Mais aussi que si sa mort dit-il est «le fait de quelques uns, elle a été rendue possible par un système légalement institué : le système arrestation/détention confié par voies légales aux forces armées» pendant la guerre d’Algérie.[…]

France Inter

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